Un groupe de Centrafricains présentés comme des partisans du candidat indépendant aux prochaines élections présidentielles Ange-Félix PATASSE, ont saccagé le Consulat de la République centrafricaine à Douala au Cameroun.
Les faits se sont passés dans la matinée du mercredi 3 novembre 2010. Le groupe exigeait d’être inscrit sur les listes électorales. Mais, face au refus des fonctionnaires du consulat qui ont contesté la légitimité de leur statut, ils ont décidé d’user de la méthode forte. Bilan final : un mort, plusieurs blessés, et des dégats matériels.
Ces ressortissants Centrafricains ont mis le bâtiment situé à la Rue King Akwa à sac. Au cours de l’affrontement avec leurs compatriotes, le vigile en faction et le Commissaire de la Commission électorale ont été grièvement blessés. Le vigile, poignardé, est mort sur place tandis que le commissaire local de la commission électorale indépendante (CEI) a été transporté dans un hôpital de Douala.
Les émeutiers, qui s’étaient vu refuser l’inscription sur les listes électorales, pensent être victimes de leur coloration politique, en tant que sympathisants du candidat indépendant Ange-Félix Patassé. Ils accusent du coup les responsables consulaires de jouer ainsi le jeu du Parti KNK (Kwa na Kwa) du président François Bozizé, actuel président de la RCA.
Joint au téléphone depuis Douala par Radio Ndeke Luka, Marie-Louis MAYONDE, Consul centrafricain à Douala, réfute toute accusation politique et, déclare tout simplement agir conformément à l’Art. 4 du code électoral qui stipule que tout enregistrement sur la liste électorale est soumis à la présentation de certaines pièces administratives valables. Or selon, les personnes qui se sont présentées ont présenté des pièces faisant état de leur qualité de réfugiés au Cameroun.
Interrogé par Radio Ndeke Luka, Ange Félix Patassé dont les partisans sont mis en cause dans cet incident, souligne que c’est un problème dont la responsabilité incombe aux organisateurs de ce recensement électoral. Il regrette tout de même ce qui s’est passé et accuse la mauvaise organisation et le parti-pris du pouvoir dans les opérations.
Pour Joseph Binguimalé Président de la CEI, cet acte d’incivisme est une fois de plus signe de méconnaissance par les politiques et leurs militants, des dispositions dans les opérations électorales. « Les élections ne sont pas synonymes de guerre, c’est juste une compétition » a-t-il notamment déclaré à Radio Ndeke Luka.
L’affaire suit son cours au niveau des services de la police et des autorités judiciaires camerounaises. Celles-ci ont déjà ouvert une enquête.