Ornella, une fillette de 11 ans, accusée de sorcellerie a été torturée et assassiné par des membres de sa famille, durant la semaine au quartier Galabadja 3 dans le 8ème arrondissement de Bangui. Un assassinat qui relance la problématique de crimes populaires dans le pays.
Inconsolable, la mère d’Ornella s’est rendue ce samedi à Radio Ndeke Luka pour raconter l’horreur qu’a subi son enfant. Rosine Dandoulou nous a parlé du martyr de sa fille. Face à l’accusation de sorcellerie contre Ornella, elle l’a confiée à un pasteur de la localité pour des prières de délivrance. Informés de sa présence chez le pasteur, des proches d’Ornella l’ont prise, puis l’ont torturée jusqu’à ce que mort s’en suive. Le corps de cette fillette enveloppé dans un sac et présentant des sévices corporels (sexe enlevé et un bras amputé) a été retrouvé quelques jours après sur le pont Sôh – axe Damara dans la commune de Bégoua.
» Ma fille est accusée de sorcellerie. Je l’ai moi-même emmenée chez le pasteur lui demandant de la garder jusqu’à ce que son père puisse rentrer de voyage afin que je lui remette sa fille. La tante maternelle ainsi que les cousins de ma fille se sont rendus chez le pasteur récupérer l’enfant pour l’emmener disent-ils à la brigade criminelle. Ils l’ont ramené à la maison, l’ont torturé et l’ont tué. Ils ont jeté son corps au niveau du pont de Sôh pour faire croire qu’elle a été tuée par des braqueurs », a précisé Mme Dandoulou, qui demande au gouvernement de « procéder à l’arrestation des criminels et l’aider à inhumer dignement Ornella« .
Un voisin du quartier, témoin de l’événement a confirmé à RNL que la petite Ornella a été assassinée par les membres de sa famille. » Cette petite fille accusée d’être une sorcière était chez un pasteur. La tante maternelle et le cousin de la victime se sont rendus chez ce pasteur récupérés la petite Ornella. Ils l’ont ramené chez eux et l’ont enfermé dans une chambre pour la torturer jusqu’à ce qu’elle meurt. Ils ont ensuite jeté son corps sur le pont de Sôh prétextant que ce sont d’autres personnes qui l’ont tué. ». Il demande de ce fait » à la justice centrafricaine ainsi qu’à l’Unicef de venir en aide à la mère de cette fillette ».
En mission en République Centrafricaine la semaine dernière, plusieurs défenseurs des droits de l’homme de l’ONU ont déploré la recrudescence de la justice populaire en Centrafrique. Pour ceux-ci, « il s’agit d’un acte crapuleux voire inhumain et la justice devra tout mettre en œuvre pour rattraper les auteurs de tels forfaits ».
Cette tragédie vient s’ajouter à la longue liste des actes crapuleux du même genre. Il y a un peu plus de trois mois, quatre personnes accusées de sorcellerie dans la commune de Begoua précisément dans le village Ngbodo ont été enterrés vivants.