Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans le 5e arrondissement de Bangui à la suite du regain de tension qui a eu lieu au KM 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui.
A l’origine de ce brusque accès de violence, la découverte d’un corps sans vie d’un sujet musulman retrouvé dans les locaux de la Fédération Nationale des Éleveurs Centrafricains (FNEC), sis dans le 8e arrondissement, à proximité de l’Aéroport international Bangui M’Poko.
« Vers 8h 30 et 9 heures, des détonations des grenades et sifflements de balles ont commencé à retentir. Une voisine du quartier a eu une balle dans le ventre et tout le monde – femmes et enfants étaient en débandade. Des maisons, commerces et véhicules des particuliers ont été brûlés », a déclaré un habitant du quartier Bazanga dans le 5ème arrondissement joint par RNL.
En représailles, des tirs à l’arme automatique et l’explosion de grenades ont retentit dans le secteur. Les sujets musulmans mécontents se sont mis à incendier de nombreuses maisons de commerce, des maisons et des véhicules des particuliers emportant certains biens par la même occasion. Paniquées, les populations ont fui le secteur pour se mettre à l’abri, particulièrement sur les anciens sites des déplacés.
Un premier bilan donné par l’Hôpital Communautaire fait état de 20 blessés par balle et par coup de couteau, 3 corps inertes ont également été déposés à la Morgue dudit centre hospitalier.
Appel au calme
Le 2e conseiller de la mairie du 3e arrondissement, Amadou Roufaï, lance un appel au calme : « je demande à mes administrés du 3ème arrondissement de se ressaisir et de laisser la justice mener les enquêtes pour savoir de quoi il s’agit parce qu’on peut être manipulé des deux côtés – de la politique et ceux-là qui ne veulent pas la paix « .
Amadou Roufaï explique par ailleurs que « Cette situation est vraiment désastreuse. Nous sommes presqu’au bout de tunnel pour la paix et cette cohésion sociale. Mais le fait qu’on a amené un corps d’un musulman au niveau de la mosquée Ali Baboro a suscité un autre problème ».
Contacté au téléphone, Dominique Saïd Panguindi, ministre de la Sécurité Publique et porte parole du gouvernement centrafricain, affirme que le mouvement de représailles de ces manifestants a été contenu par les forces de la Sangaris, de la Minusca, appuyées par la police et la gendarmerie nationale.
De leur côtés, les Antibalaka déclinent toute responsabilité dans les derniers mouvements survenus dans la Capitale centrafricaine. « Nous tenons d’abord à préciser que nous, ex antibalaka, avons solennellement décidé d’opter pour la paix. Par conséquent, nous ne sommes pas responsables des deux derniers événements et ne seront jamais responsables de quoi que ce soit qui tende à déstabiliser ce pays qui a tant souffert » , a déclaré Sébastien Wenezoui, représentant des antibalaka au sein du gouvernement au cours d’une rencontre ce samedi avec les journalistes.
» Nous condamnons fermement cette bavure et ce désordre avec la dernière énergie et demandons aux auteurs de cesser immédiatement ces actes de violence inutile et de revenir sur la voix de la paix. Dans le cas contraire, nous contribuerons à aller les chercher, à les rendre à la justice pour décliner nos responsabilités car nous ne tolérerons pas qu’on salisse le nom des ex antibalaka qui sont des véritables patriotes », a-t-il ajouté avant d’inviter la population à la vigilance.
« Nous demandons à la population d’être très vigilante et de ne pas participer à des séries de manifestations néfastes qui visent des intérêts égoïstes et qui n’ont aucune raison fondée « , a conclu Sébastien Wenezoui.