Les réactions se multiplient après la démission ce vendredi, 09 Octobre 2015 du président de l’Autorité Nationale des Élections (ANE), Dieudonné Kombot Yaya. Démission intervenue après celle de l’ancien Vice-président Godefroy Mokamanadé.
« Il est impossible pour des raisons techniques de tenir les élections avant la fin de l’année. Je suis un homme de principe et je ne veux pas faire partie d’un processus bâclé », a déclaré sur une chaîne internationale Dieudonné Kombot Yaya qui dénonce ainsi les « pressions politiques et un chronogramme irréalisable imposé à son institution ».
Selon le responsables de l’ANE, des raisons liées aux pressions de la présidence et de la communauté internationale pour le chronogramme des élections qui selon la communauté internationale devraient avoir lieu avant le 31 décembre 2015 sont à l’origine de cet abandon.
« Aujourd’hui, avec cette démission, nous avons la preuve que le mouvement « Temps de Béafrika » a raison et n’était que le porte voix de l’aspiration du peuple centrafricain puisque nous avions dit que la redéfinition d’un nouveau calendrier électoral par l’ANE et l’engagement de tous les acteurs politiques à le respecter était nécessaire », a déclaré Junior Mescheba, porte parole du mouvement « Le Temps de Béafrika ». « Une fois de plus, nous disons aux acteurs de la société civile, les acteurs politiques, le gouvernement, la communauté internationale et l’ANE de tout mettre en œuvre pour qu’on puisse se retrouver pour la redéfinition de ce nouveau calendrier électoral », a-t-il ajouté.
Le G8-RCA prend acte de cette démission qui intervient au moment où le processus électoral, après plusieurs mois d’immobilisme, a été mis sur les rails par les efforts conjugués des autorités de la transition et des partenaires. Le G8-RCA encourage de ce fait les autorités centrafricaines à « prendre les dispositions nécessaires afin d’assurer la poursuite des activités de l’ANE et du processus électoral de sortie de crise ».
Alors que Dieudonné Kombot Yaya démissionne, 13350 urnes ont été réceptionnées à l’aéroport de Bangui ce 09 Octobre 2015 par Julius Ngoadébaba, président de la commission logistique de l’ANE qui réaffirme la détermination de l’ANE à organiser les élections : « Malgré la décision du président de l’ANE, les activités vont se poursuivre. Avec l’arrivée de ces urnes, c’est une preuve de plus que notre détermination est totale pour aller aux élections ».
Le référendum constitutionnel en Centrafrique selon le chronogramme électoral est prévu le 4 octobre pour un premier tour initialement prévu au 18 octobre 2015. Depuis quelques semaines, les voix s’élèvent pour exiger un nouveau calendrier électoral consensuel. Le président de l’ANE démissionnaire avait reconnu l’impossibilité de la tenue dans les délais impartis du processus électoral mais avait admis un « léger glissement ». La communauté internationale pour sa part persiste et signe que le processus électoral en Centrafrique devrait s’achever au plus tard le 31 décembre 2015.