L’Autorité Nationale des Elections (ANE) publie à compter de ce lundi la liste des électeurs des huit arrondissements de la capitale centrafricaine. Le coup d’envoi est donné à l’école Assana dans le 1er arrondissement.
Les premières listes affichées comportent des informations fournies par les électeurs à l’enrôlement. L’identité de l’électeur s’y retrouve en plus du numéro d’enregistrement. Le processus devra s’étendre dans toute la ville de Bangui, Bimbo et Bégoua ainsi que dans les villes de province.
« C’est une dynamique, l’opération est déjà lancée. A partir d’aujourd’hui, nous allons faire un effort pour afficher dans tous les bureaux de vote à Bangui et dans l’arrière pays», a expliqué Richard Guérégbagba, président de la commission des opérations électorales de l’ANE, qui exhorte les électeurs à consulter les listes. « Nous invitons la population à venir consulter la liste pour vérifier si leurs noms figurent ou pas, ou encore si leurs noms a été mal orthographié afin de traiter les contentieux et les remettre sur la liste ».
Le maire du 1er arrondissement, Jules Abézoua, appelle ses administrés en âge de voter à se rendre à l’école Assana pour une vérification. « D’où vous vous êtes inscrits dans le 1er arrondissement, à l’hôtel de ville, aux 36 villas, au BARC, etc…venez à l’école Assana pour voir les listes, (…) vérifier si les noms figurent ou s’il n’y a pas d’erreurs »
Jules Abézoua, se dit désormais rassurer de la tenue des élections, « Il y avait des doutes, les gens croyaient que les élections n’auront pas lieu, mais cette fois-ci ils ont fait sortir les listes électorales ».
La liste électorale est publiée, cependant, une question demeure, à quand le nouveau calendrier électoral ? Le président de la commission des opérations électorales à l’ANE indique que le nouveau chronogramme, en cours d’examen, sera rendu public très prochainement.
Des efforts mis en mal à l’approche des élections
La tension est montée ce lundi dans le secteur de PK4, Béa-rex dans le 3e arrondissement de Bangui. Selon plusieurs sources, une marche des ressortissants du PK5 se dirigeant vers la Mission onusienne à Bangui accompagnés des soldats Burundais de la Minusca a tourné au vinaigre. Des tirs d’armes et des explosions de grenade sont entendus dans ces secteurs.
Des commerces sont pillés, certains brûlés et des maisons d’habitations incendiées. Les activités sont paralysées sur l’avenue Barthélémy Boganda menant vers le PK5. Les cours sont également perturbés dans les établissements scolaires se trouvant dans le secteur.
« Brusquement les musulmans sont sortis au niveau du pont Jackson et commencé à tirer en présence des soldats français présents sur le pont. Nous ne savons pas ce qu’ils veulent. Ils sont entrés dans le quartier et ont commencé à brûler des maisons », témoigne Christ Zanga, un habitant du quartier Sarha, qui a assisté à la scène.
Ali Ousmane, responsable de la Coordination des Organisations musulmanes de Centrafrique (COMUC), dément l’information de la marche, mais parle plutôt « d’un meeting destiné à sensibiliser sur les rumeurs concernant le droit d’aller et de venir des sujets musulmans ». Il regrette ces débordements, car des solutions pacifiques sont envisagées.
Joël Yangongo, un jeune du secteur interpelle le gouvernement pour une meilleure sécurisation de cette zone. « La tension est vive. La Sangaris et la Minusca ont tiré pour dissuader les gens. Mais les musulmans n’ont pas bougé. L’interposition, c’est ce que nous demandons. Tous les jours, il y a un évènement, nous en parlons mais ça ne change pas, nous sommes fatigués ».