La situation sécuritaire est toujours aussi préoccupante à Bambari dans la préfecture de la Ouaka. Aucune activité n’a repris dans la ville après les scènes de violences constatées dans cette localité. Les populations, prises de peur, sont toujours terrées sur les sites des personnes déplacés alors que d’autres ont trouvé refuge en brousse.
Une peur accentuée avec la découverte ce 11 novembre 2015 des corps sans vie de deux instituteurs en instance d’intégration, assassinés dans la nuit de mardi à mercredi par des hommes armés, présentés comme des éléments de l’UPC (Unité du Peuple Centrafricain), du chef rebelle Ali Darass.
Le témoignage du médecin chef de l’hôpital préfectoral de Bambari, Docteur Chamberlin Bama qui a échappé à un enlèvement grâce à la présence de la Minusca. « Hier nuit, ils sont venus derrière ma maison pour m’enlever… Dès qu’ils ont vu les éléments de la Minusca, ils ont pris la fuite. Ils ont ainsi emmené dans leur fuite deux instituteurs en instance d’intégration et les ont assassinés au niveau du pont Ouaka ».
Le responsable de l’hôpital préfectoral de Bambari précise également que les hommes armés de l’UPC menacent d’incendier le dit centre hospitalier où sont réfugiés certains habitants de la ville. « Actuellement, il n’y a pas d’activités et c’est le statu quo. Ces malfrats ont promis incendier l’hôpital de Bambari », renchérit Docteur Chamberlin Bama qui a informé les forces de Minusca présents dans la ville, lesquelles ont déjà pris des dispositions à cet effet.
Du côté de l’UPC, le haut commandement de cette faction des ex-combattants Séléka, demande que cessent les tueries et autres exactions perpétrées par les Antibalaka sur la population civile centrafricaine. Dans un communiqué de presse rendu public le 10 novembre 2015, l’UPC rappelle l’attaque des cadres du mouvement le 26 octobre 2015 à Bangui et celle de Liwa à 10 kilomètres de Bambari le novembre 2015.
Partant de ce dernier cas d’agression, le haut commandement de l’UPC informe qu’il « ne peut pas se limiter à constater les dégâts causés par les ennemis de la paix ». Dans cette dynamique, l’UPC appelle à la responsabilité de tous, tant du gouvernement que de la communauté internationale, précisant au passage que « l’attaque de Liwa soit la dernière », car « trop c’est trop », peut-on lire dans le communiqué de presse signé par les responsables de cette milice.