Tous les centrafricains seront à l’écoute de la Haye à compter du lundi 22 novembre prochain. C’est à cette date que la Cour Pénale Internationale de la Haye ouvre le procès de l’ancien vice-président congolais, Jean Pierre Bemba. Il est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en République Centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003.
L’accusation reproche à Jean Pierre Bemba d’avoir utilisé le viol comme arme de guerre. Le procureur de la CPI, Mme Fatou Bensouda écrit dans son rapport que « Jean-Pierre Bemba voulait traumatiser et terroriser la population afin de la décourager de soutenir les rebelles ; « il a utilisé les viols comme une arme de guerre, les viols de mères en présence de leurs enfants et d’enfants devant leurs parents forcés à regarder ». « Les hommes de Bemba, écrit-elle encore, allaient de maison en maison, pillant la propriété des civils, violant les mères, épouses et filles, sodomisant les chefs des communautés et d’autres hommes, tuant ceux qui résistaient ou essayaient de se protéger ».
Parmi les centaines de victimes, beaucoup sont mortes, soit tuées directement ou bien violées et infectées avec le virus VIH.
Il faut rappeler que le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba avait envoyé en République centrafricaine deux bataillons, soit 1.000 à 1.500 soldats, en soutien au régime d’Ange-Félix Patassé, menacé par une rébellion du général François Bozizé, qui a fini par s’emparer du pouvoir en mars 2003.