L’Autorité Nationale des Elections (ANE) publie ce mardi 12 janvier, à son siège à Bangui, la décision finale relative aux résultats définitifs des élections présidentielle et législatives du 30 décembre 2015. Il s’agit, selon l’institution en charge de l’organisation des scrutins, des derniers résultats consolidés.
Les candidats aux législatives élus au 1er tour de ces scrutins vont ainsi voir valider leur siège à l’Assemblée nationale pour le prochain un quinquennat.
Pendant ce temps, les yeux des Centrafricains attendent avec d plus en plus d’impatience, les résultats définitifs du 1er tour de la présidentielle du 30 décembre 2015 par la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT).
L’AFDT conteste les résultats des urnes
Alors que l’ANE court contre la montre, l’Alliance des forces démocratiques pour la transition (AFDT) émet de sérieuses réserves sur la sincérité et la crédibilité des opérations électorales. Dans une déclaration rendue publique au cours d’une conférence de presse ce 12 janvier, l’AFDT estime que le vote du 30 décembre 2015 ne reflète nullement la volonté du peuple centrafricain de choisir librement ses dirigeants. Pour l’alliance, les scrutins sont entachés d’irrégularités et ne respectent pas les standards universellement admis d’une élection libre, transparente, démocratique et équitable.
Afin de rétablir la vérité des urnes, l’AFDT exige trois points : l’audit de la chaîne des collectes et des traitements des données électorales, le re-comptage manuel des bulletins des candidats enfin, la publication du décompte dans le strict respect des dispositions de l’article 124 alinéa 1 nouveau du Code électoral.
Par ailleurs, les candidats de l’AFDT à l’élection présidentielle ont saisi la Cour Constitutionnelle de Transition, juge de la régulation des élections, en vue de faire valoir leurs droits. Elle demande à la CCT de statuer en toute indépendance sans pression extérieure et d’assumer ses responsabilités devant le peuple et devant l’histoire.
A la communauté internationale, l’AFDT demande l’impartialité vis-à-vis de tous les candidats et d’éviter d’apporter une caution à des manipulations électorales susceptibles de conduire à de nouvelles crises comme celle que le pays a déjà connues.
L’AFDT regroupe en son sein l’Alliance pour la solidarité et le développement (ASD), le Convention républicaine pour le progrès social (CRPS), le Mouvement citoyen patara (MCP), le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) et l’Union des démocrates centrafricains (UDECA).
L’URCA dénonce les alliances
L’Union pour le renouveau centrafricain (URCA) du candidat Anicet Georges Doléguélé s’indigne, suite à l’engagement de cette vingtaine de candidats à la présidentielle, de soutenir Faustin Archange Touadéra pour le second tour de ce scrutin. L’URCA se dit étonnée par la prise de position de ces candidats qui ont, dans un premier temps, contesté les résultats publiés par l’ANE avant le verdict de la Cour Constitutionnelle de Transition.
« Il y a un principe simple, le 1er tour s’est déroulé. Il y a eu des résultats provisoires qui ont été annoncés. Il y a eu des recours. Les mêmes qui se sont retrouvés, se sont prononcés pour la candidature de Faustin Archange Touadéra. Ils sont connus, leurs déclarations n’engagent que leur personne. Ce qui nous intéresse, c’est la majorité des électeurs qui attendent de voir pour qui voter sur la base de la personnalité, du projet de société et de la capacité du candidat à rassembler et à diriger », explique le porte parole de l’URCA, Saturnin Ndomby.
Pendant ce temps, le parti politique KNK de l’ancien président François Bozizé-Yangouvonda, réaffirme son soutien pour ce second tour au candidat Anicet Georges Dologuélé. Dans une interview accordée ce lundi à Radio Ndeke Luka, le secrétaire général, Bertin Béa, persiste et signe. Pour lui, l’accord signé avec l’URCA au 1er tour est toujours valable.
« Je réaffirme de manière solennelle que le KNK, ayant signé cet accord avec l’URCA, pas avec le candidat Anicet Georges Dologuélé sous le très haut contrôle du président François Bozizé, cet accord reste totalement valable. Nous allons assumer notre part de responsabilité quant à la traduction de cet accord dans les faits. Ce qui nous a poussé à le soutenir, c’est qu’il incarne une personnalité capable de ramener la paix ».