La jeunesse centrafricaine célèbre ce 18 janvier le 37e anniversaire de la journée des Martyrs sous le signe de la paix et de la concorde nationale. Le thème retenu en 2016 est « l’engagement citoyen de la jeunesse face aux défis de la reconstruction nationale », a expliqué Fred Bokoma, gestionnaire du Conseil National de la Jeunesse (CNJ).
La commémoration de ce 37e anniversaire revêt un caractère particulier à en croire Francis Mongombé, président du CNJ. « Cette journée est un retour à la source de la démocratie centrafricaine. Après la crise que nous avons connue dans ce pays, l’espoir a été perdu, la jeunesse stigmatisée. Aujourd’hui la jeunesse, de manière particulière, veut penser à ce que que la jeunesse de 1979 a eu à faire en vue de bâtir ce pays. En 1979, ce sont les élèves et étudiants qui ont réussi à faire tomber un régime totalitariste ».
Dieudonné Salamato, secrétaire général de l’Association nationale des étudiants centrafricains (ANECA), l’un des manifestants de 1979, remercie le président du comité d’organisation de la journée du 18 janvier 2016, pour tous les mots prononcés à l’endroit des élèves et étudiants de 1979. Pour lui, « Cela prouve à suffisance que la jeunesse actuelle va prendre le flambeau des actes que nous avons posés en 1979 ».
Le secrétaire général de l’Association nationale des étudiants centrafricains a, par ailleurs, rappelé que la jeunesse de 1979, consciente de la gestion de la chose publique, était déterminée à mettre fin à la souffrance des centrafricains. « Ce jour là, comme le fruit était mûre, nous avons dit non à cette crapulerie de l’État qui était organisée par l’Empereur Bokassa et ses sbires, et nous avons dit non à l’injustice sociale », a-t-il indiqué, expliquant que la jeunesse d’aujourd’hui doit avoir une orientation. « La jeunesse centrafricaine doit se convaincre elle-même, doit savoir que son cheval de bataille, c’est l’éducation, la connaissance, l’instruction, le fait de vivre ensemble, de lutter contre le tribalisme ».
Ce que soutient par ailleurs Fred Bokoma qui appelle ses pairs à une prise de conscience. « Nous avons tant détruit, nous avons tant tué, il est temps pour nous de nous ressaisir afin de relever notre pays. Il est temps de nous souvenir du passé, de changer de comportement et de nous serrer les mains pour faire avancer notre pays ».
La célébration du 18 janvier a pour objectif de rendre hommage aux jeunes élèves et étudiants tués sous le règne de l’Empereur Bokassa 1er en 1979. Ces élèves et étudiants s’étaient opposés à la décision de l’Empereur qui, à l’époque, avait ordonné à tous les élèves de s’habiller en uniforme scolaire alors que leurs parents totalisaient 6 mois d’arriérés de salaires.