L’Armée de Résistance du Seigneur du chef de guerre Joseph Kony, a encore frappé à 45 Kms de Bangassou sur la route de Gambo. D’après les informations en notre possession, plus d’une vingtaine de personnes ont été prises en otage, des biens et des greniers systématiquement pillés par les ravisseurs.
L’attaque s’est produite dans la nuit de mardi à mercredi au village Mabo. Les assaillants ont retenu les otages, qui leur servent de moyens de transport des butins.
Cette nouvelle attaque a semé la psychose au sein de la population du village Mabo et ses environs. Les populations se sont réfugiées en brousse. Toutes les activités sont paralysées. La terreur créée par cette énième incursion a rendu les conditions de vie difficile. De nombreux habitants de la ville de Bangassou, proche du village Mabo, s’inquiètent pour leur sécurité face à l’agressivité de ces rebelles ougandais.
Plainte et inquiétude se mélangent. La question de fond est toujours la même : comment faire pour éradiquer cette force négative qui opère en toute quiétude depuis 2008 dans le Mbomou et le Haut Mbomou ?
Abus perpétrés par la LRA
Fin septembre 2009, deux employés centrafricains de l’ONG italienne Cooperazione internationale (Coopi) sont tués dans une attaque de la Lord’s Resistance Army (LRA) entre Mboki et Obo dans le sud-est de la république Centrafricaine.
En octobre 2010, les exactions de la LRA touchent la région de Birao dans le nord-est de la Centrafrique. Le chaos laisse craindre l’enracinement de la LRA au sud du pays.
Le 14 octobre 2011, le Président américain Barack Obama a annoncé l’envoi d’une centaine de conseillers militaires en Ouganda, en République démocratique du Congo, en Centrafrique et au Soudan du Sud pour combattre la LRA. Le but était de capturer le chef de l’organisation, Joseph Kony. Sans succès.
Le 20 mai 2013, le secrétaire général des Nations-unies Ban Ki-moon a présenté un rapport faisant état des exactions commises par la rébellion ougandaise. Selon ce rapport, la LRA a tué plus de 100.000 personnes en Afrique centrale les 25e dernières années. Le document estime également que cette force a perpétré l’enlèvement de 60.000 à 100.000 enfants et le déplacement de 2,5 millions de personnes.
De son côté, l’Union africaine a décidé le 24 mars 2012, de déployer contre la LRA, une force multinationale de 5000 hommes. Cette force est composée de soldats ougandais, sud-soudanais, congolais et centrafricains. Elle est basée à Yambio, une localité du Soudan du Sud proche de la frontière avec la République démocratique du Congo.
Aujourd’hui, le chef de fil de la LRA Joseph Kony, continue de défier les autorités centrafricaines, les Nations-unies, l’Union africaine et les Etats-Unis qui ont placé la LRA sur la liste des organisations terroristes.