Les communautés musulmanes et non musulmanes de Bangui ont marché ce lundi de la mairie du 4e arrondissement pour chuter au quartier Boy-Rabe en amont. A travers cette marche dénommée « Visite inter-communautaire de PK5 au quartier Boy-Rabe », l’ONG Search for Common Ground et les responsables municipaux des 3e et 4e arrondissements entendent ainsi promouvoir le vivre ensemble dans ces deux arrondissement de Bangui qui se regardaient en chien de faïence depuis le déclenchement de la crise communautaire en 2013.
Plusieurs centaines de personnes des différents quartiers des 3e et 4e arrondissements ont pris part à cette activité qui vise à prouver à la population que la cohésion sociale n’est pas un vain mot. Elle s’inscrit dans le cadre des activités liées à la journée du 8 mars selon Brigitte Andara, maire du 4ème arrondissement.
« Nous avons réfléchi à la journée internationale de la femme pour voir quelle activité organisée pour attirer l’attention de la communauté internationale qui nous observe. Nous avons jugé utile de faire déplacer la communauté musulmane vers le 4e arrondissement qui est tristement célèbre. C’est un signal fort que nous voulons prouver aux gens qui continuent de stigmatiser l’arrondissement ».
L’initiative est saluée par la communauté musulmane venue du PK5. Par la voix du président du groupe d’auto-défense, Mohamed Ali Fadoul, cette communauté souhaite la pérennisation de cette cohésion sociale.
« Nous avons travaillé avec les Comzones des ex-Antibalaka de Boeing. Les gens se promènent au Km5 jusqu’aux environs de 22 heures-23 heures. C’est pour dire aux autres arrondissements de faire comme nous ».
Le porte-parole de l’ex-milice Antibalaka converti en apôtre de paix, Emotion Brice Namsio, estime que la concorde sociale doit être l’une des priorités de Faustin Archange Touadéra, après la prestation de serment.
« Nous venons d’élire un nouveau président. Il est là pour la cohésion sociale, le vivre ensemble. Il nous appartient de nous mettre au travail pour ramener effectivement cette paix qui a quitté le peuple centrafricain depuis fort longtemps ».
« Nous en avons marre ! », crient les femmes de Bambari prises en étau
A un jour du 8 mars journée internationale de la femme, les femmes de Bambari, qui ont subi de nombreuses atrocités, ont clamé haut et fort : « Nous en avons marre ! ». Celles-ci, regroupées au sein de l’Organisation des femmes centrafricains (OFCA) de la Ouaka, se déclarent très limitées dans leurs actions. Au cours des dernières attaques, cinq femmes ont été touchées.
Bien que les fugitifs aient commencé à regagner leurs abris de fortune depuis samedi, des informations faisant état de la poursuite d’attaques dans la commune de Pladama-Ouaka sur l’axe Kouango multiplient les inquiétudes. Ces femmes déplorent ces récurrentes attaques et appellent l’opinion nationale et internationale à trouver une solution idoine.
Dimanche dans la commune de Pladama-Ouaka, des peuls armés ont encore tué un homme, créant la psychose générale. La veille, au moins cinq personnes ont été tuées au cours d’attaques armées. A en croire des sources concordantes, depuis jeudi le bilan de ces affrontements porte à neuf le nombre des personnes tuées.
Les mêmes sources ont affirmé que ces peuls armés auraient encerclé la ville de Bambari, à l’exception de la route principale menant à Bangui. Une situation qui a provoqué le déplacement massif des habitants de la commune de Pladama-Ouaka en direction de la ville de Bambari.