La ministre des Affaires sociales Eugénie Yarafa, a remis ce mardi à l’occasion de la journée internationale de la femme à Bangui, deux prix pour récompenser les têtes de l’exécutif pour leurs efforts en faveur du genre en République Centrafricaine. Le Premier ministre, Mahamat Kamoun et la Cheffe d’État de Transition, Catherine Samba Panza, ont reçu ces prix au Palais omnisports à Bangui.
« C’est une reconnaissance forte au 1er ministre pour que d’autres hommes comme lui l’imitent… », s’est réjouit la coordonnatrice du Programme ONU Femmes en Centrafrique, Chantal Ekambi Kingué.
« Le deuxième prix a été remis à Catherine Samba-Panza. Ce prix de mérite lui revient pour avoir été en mesure de supporter la transition en dépit de toutes les difficultés, les critiques et les insuffisances. Il y a eu des défis qu’elle a su relever et je pense que le pays est en bonne voie pour une stabilité », a-t-elle ajouté.
Mme Chantal Ekambi Kingué s’est dite très satisfaite de prendre part à cette journée. « C’est ma première fois d’assister au 8 mars en Centrafrique. C’est un évènement plein de symbole parce que ça se passe dans un contexte particulier, celui de la fin de la transition qui a été menée par une femme avec succès. Pour ça, je suis très contente et très honorée. C’est la fête qui célèbre le droit de la femme. C’est le moment de faire le point, de demander à nos dirigeants de faire plus pour la légalité de la femme »
Recommandations des filles
A l’occasion de la journée du 8 mars, les filles regroupées au sein de « l’Association 50/50 » ont estimé que la confiance qu’elles ont accordée à Catherine Samba Panza, est un moment qui ouvrira la nouvelle face de leur histoire et définira le contour de leur rebondissement. Le moment est aussi choisi pour entrer dans le concert des nations et de promouvoir le droit des femmes conformément aux différentes conventions, lois, résolutions et politiques adoptées et ratifiées.
« Pour nous filles, c’est également l’occasion de mettre fin à l’impunité dont font frais les filles dans toutes les phases et à tous les niveaux pour un processus de paix et de réconciliation », ont-elles mentionné dans leur recommandation, relevant que : « ceci exige une volonté politique et un soutien indéfectible de la communauté internationale ».
Ces filles ont affirmé en présence de la présidente Samba Panza avoir payé le lourd tribut pendant la crise militaro-politique qui a frappé et déstabilisé la République Centrafricaine sur tous les plans.
Des expositions pour célébrées la journée internationale de la femme
Des expositions ventes sont effectives sur l’esplanade de la Cathédrale Notre Dame Immaculée Conception de Bangui depuis dimanche 06 Mars. Les stands dressés sont visités. L’ambiance est hautement festive. Les hommes et les femmes explorent des articles de divers horizons. Pendant que les boissons embouteillées coulent à flot sous d’autres stands, dans la foulée, les vendeuses de poulets font du bon marché.
« Je suis venue vendre le poulet et ça marche bien. Par rapport à l’année dernière, les femmes sont nombreuses. Nous nous sommes bien préparées », a expliqué une vendeuse de poulet.
Les visiteurs quand à eux apprécient l’organisation de la journée internationale de cette année à Bangui. « Je trouve l’endroit super bien. Ce qui est émouvant pour moi, c’est que les choses sont étendues pas comme l’année dernière. Nous avons vu que nos mamans et sœurs ont eu à étendre leurs activités et il y a eu plus de stands », a remarqué Arcade Ibamo, l’un des visiteurs.
La célébration de la journée internationale de la femme 2016 est placée sous le thème : « Hommes-Femmes mobilisons nous pour reconstruire notre pays ».
Réactions des centrafricains
En marge de la commémoration du 8 mars 2016, certains centrafricains rencontrés dans les rues de Bangui ont donné leurs points de vue sur l’importance de cette journée.
« On voit que les gens sont en pleine manifestation. On sent vraiment l’ambiance, cela veut dire qu’il y a la paix et la cohésion sociale qui sont en train de s’implanter. C’est une très bonne chose, c’est un moment qui permet aux femmes de voir comment faire pour prospérer le pays », a remarqué un centrafricain interrogé à Bangui.
« C’est très important pour valoriser la femme dans le processus de développement. La femme doit être capable de faire des activités génératrices de revenu. 8 Mars 2016 est une nouvelle ère parce que nous allons amorcer une autre chose de bien dans notre pays. Nous allons amorcer une période et nous avons besoin des Centrafricaines pour pouvoir s’impliquer à fond dans la reconstruction du pays, ce n’est pas que les hommes », a indiqué Jeanne Marie Ayassi, un opérateur économique à Bangui.