En vertu de l’article 25 de la Constitution de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadéra a prêté serment devant la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) d’abord en langue nationale »Sango » puis en français. Debout, découvert, la main gauche posée sur la Constitution et la main droite levée, ce rituel valide son entrée en fonction ce 30 mars.
« Je jure devant Dieu et devant la nation, d’observer scrupuleusement la Constitution, de garantir l’indépendance et la pérennité de la République, de sauvegarder l’intégrité du territoire, de préserver la paix, de consolider l’unité nationale, d’assurer le bien-être du peuple centrafricain, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge sans aucune considération d’ordre ethnique, régional ou confessionnel, de ne jamais exercer les pouvoirs qui me sont dévolus par la Constitution à des fins personnelles ni de réviser le nombre et la durée de mon mandat et de n’être guider en tout que par l’intérêt national et la dignité du peuple centrafricain », a déclaré ouvertement Faustin Archange Touadéra devant les juges de la CCT.
Après la prestation de serment, le président de la CCT, Zacharie Ndouba, a investi le président Touadéra de tous ses pouvoirs. « Au nom du peuple centrafricain, Mr Faustin Archange Touadéra, la cour vous déclare désormais installé dans vos fonctions de président de la République Centrafricaine ». Le magistrat de la haute juridiction n’a pas manqué de souligner que de tout, il sera dressé procès verbal pour y recourir en cas de besoin conformément à la loi. Zacharie Ndouba a ensuite invité Faustin Archange Touadéra à s’asseoir dans le fauteuil présidentiel sous l’acclamation du public présent sur les lieux.
Le magistrat Ndouba a adressé une sévère mise en garde au nouveau locataire du Palais de la Renaissance dans la nouvelle tâche qui l’attend. « A compter de ce jour, en tant que président de la République, vous ne devez pas être à la tête d’un parti politique, ni assumer la direction d’une quelconque association politique. Président de tous les Centrafricains, et ce pour un mandat de 5 ans, vous êtes appelé à être au dessus de la mêlée ».
Placé à la magistrature suprême de l’État, le peuple centrafricain attend la satisfaction de ses besoins déjà prévus par la Constitution. Face à cette préoccupation, Faustin Archange Touadéra interpelle ses pairs à penser le développent du pays. « Nous voici face au monde entier, nous voici face à notre destin. Il nous revient de tourner définitivement cette page sombre et de nous retourner résolument vers la vie avec la détermination de relever la République Centrafricaine ».
Prenant la parole à l’ouverture de la cérémonie d’investiture, la Cheffe d’Etat de transition, Catherine Samba Panza, a affirmé que les Centrafricains célèbrent un jour particulier, le « symbole de renaissance ». Cette journée va marquer la fin d’une transition qui a commencé depuis 2013 avec le coup de force de Michel Djotodia et poursuivi par Mme Samba Panza jusqu’au 30 mars 2016. C’est donc la victoire de la paix, une démonstration de la capacité des Centrafricains à dépasser les clivages et à s’engager sur le chemin de la reconstruction et du développement du pays.
Catherine Samba Panza, qui a félicitée l’élection du nouveau Chef d’État, s’est engagée à soutenir son prédécesseur. « Je tiens à vous réitérer solennellement toutes mes félicitations pour votre incontestable élection à la tête du pays. J’appelle tous mes compatriotes sans exception à se mobiliser autour de vous et à vous soutenir dans votre mission ».
« En vous passant le flambeau, je vous souhaite plein succès dans votre haute mission à la tête du pays », a poursuivi la Cheffe d’État de transition en fin de mandat.
Faustin Archange Touadéra est élevé à titre exceptionnel à la médaille de l’élévation à la dignité de Grand Croix dans l’ordre national du mérite centrafricain. Il est également élevé à la dignité des Grand Maîtres des ordres nationaux de la République Centrafricaine.
Faustin Archange Touadéra investi ce mercredi
Le 3e président démocratiquement élu de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, sera bientôt officiellement investi dans ses pouvoirs de Chef d’État ce mercredi 30 mars. La cérémonie, qui se déroule au complexe sportif Barthélémy Boganda à Bangui, marque solennellement la fin de la transition en Centrafrique.
Plusieurs personnalités étrangères dont des chefs d’Etats parmi lesquelles le congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine et l’équato-guinéen, Theodoro Obiang Nguema. Le Pape François a délégué l’Archbishop Charles Daniel Balvo, Nonce apostolique du Kenya pour le représenter. La France s’est faite représentée par Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, accompagné de Jean Yves Le Drian, ministre de la Défense. Les chefs du gouvernement du Cameroun, du Rwanda et du Gabon, les ministres des Affaires étrangères de la RD Congo et du Tchad, le sous-secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous ont honoré de leur présence cette cérémonie. Etaient présents le représentant des Etats-Unis Mme Samantha Power, de l’Union européenne, de l’Allemagne, du Japon, de la Chine, de l’Italie, du Maroc, et de l’Afrique du sud
Des dispositions sécuritaires pour la réussite de l’événement
La sécurité est renforcée dans les rues de la capitale et particulièrement devant le complexe sportif Barthélémy Boganda où s’est déroulée la cérémonie. Dans la vague des mesures sécuritaires, le ministre de la Sécurité publique, le général Chrysostome Sambia avait lancé hier mardi un appel aux usagers et commerçants exerçant au marché Combattant proche de l’aéroport Bangui M’Poko sur la principale avenue qui mène au centre ville. L’appel est également adressé aux taxis, bus et taxis moto.
« Nous aurons des représentants des Chefs d’État au plus haut niveau. L’artère la plus importante, c’est celle qui relie l’aéroport à tous les lieux de résidence de nos hôtes. C’est notre sortie et notre entrée unique. C’est pourquoi je voudrais demander humblement à nos compatriotes du 8e arrondissement depuis l’Office National du Matériel(ONM) jusqu’au monument Place de la Réconciliation de se tenir au-delà du tracé de cette avenue », a prévenu le général Chrysostome Sambia.