Les électeurs ont voté ce jeudi pour le second tour des législatives dans 85 circonscriptions aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du pays. L’ambiance est timide sur l’ensemble des circonscriptions électorales comparativement au premier tour.
La nonchalance est notée chez les électeurs et les raisons de ce désintéressement varient d’un électeur à l’autre. La défaite de certains candidats au premier tour pour certains et la faible sensibilisation autour de ce scrutin pour d’autres.
En plus du faible taux de participation, des dysfonctionnements sont aussi signalés. Au centre de vote de l’école Ngou-Ciment dans la 2e circonscription du 5e arrondissement de Bangui, les opérations de vote ont été suspendues pendant des heures par le président du démembrement local de l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Des raisons techniques sont évoquées. L’intervention du Programme d’appui au cycle électoral (PASEC) a permis la reprise des opérations électorales dans ce centre de vote.
L’ouverture des bureaux de vote, prévue à 6 heures du matin n’est pas effective dans tous les centres de vote à Bangui et même en province.
Des partenaires pour un bon déroulement du 2e tour des législatives
Le Réseau Arc-en-Ciel, l’un des observateurs du processus électoral, interpelle l’Autorité Nationale des Elections (ANE) et les candidats en lice sur le bon déroulement du scrutin. Mardi dernier, le réseau a fait une déclaration post-électorale relative aux scrutins du 14 février. Les responsables ont relevé des irrégularités depuis les élections groupées du14 février dernier et ont formulé des recommandations.
« Nous avions constaté que lors des scrutins groupés du 14 février 2016, il y a eu des irrégularités. Nous avions constaté aussi qu’au niveau de la presse, il y a quelques tendances un peu fallacieuses », a expliqué l’abbé Frédéric Nakombo, porte-parole du réseau qui a ajouté qu’ « Il est important pour le réseau d’inviter les journalistes afin qu’ils puissent aider la coordination à travers la diffusion de messages pour améliorer la qualité de l’organisation des législatives ».
National Democratic Institut (NDI) se préoccupe également de la réussite des élections. Un kit a été remis ce mardi aux différents candidats au second tour des législatives dans les différentes circonscriptions de Bangui. Il s’agit de grille de collection des informations, de constats dans les bureaux de vote, de support didactique, de code de bonne conduite, des bloc-notes et stylos, des lampes torches et des piles.
Pour le directeur pays de National Democratic Institut (NDI), Paul Amegakpo, ce dispositif vise à permettre aux représentants des candidats d’observer le déroulement du scrutin.
« Le processus électoral est un processus professionnel qui mérite à ce que les règles et normes nationales et internationales soient respectées et que les acteurs impliqués observent les règles éthiques contenues dans le Code de bonne conduite mais aussi dans le Code électoral. Il est important de renforcer les capacités des acteurs qui participent au scrutin à pouvoir assumer de manière convenable leur rôle. Les élections libres et démocratiques méritent d’être inclusives », a indiqué Paul Amegakpo.
De son côté, le PNUD salue la maturité des centrafricains engagés dans le processus électoral depuis 2015. Pour Aboubacar Coulibaly, directeur pays du PNUD, la République Centrafricaine vient de donner une leçon de démocratie au monde entier tout en donnant les éléments qui ont motivé son affirmation. Par ailleurs, Aboubacar Coulibaly appelle les Centrafricains à poursuivre cet élan jusqu’aux législatives du 31 mars.
A l’issue du premier tour de ces législatives, la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) a validé 45 députés à l’Assemblée Nationale. A l’occasion de la validation de ce premier tour, 10 circonscriptions ont été annulées et feront ultérieurement l’objet des partielles.