De nouvelles allégations de viols et d’exploitations sexuelles sont signalées en République Centrafricaine et impliquent des casques bleus mais également des soldats français de l’opération Sangaris. Elles ont été dévoilées par des équipes onusiennes ces deux dernières semaines.
La plupart des faits cette fois se seraient déroulés dans la préfecture de la Kémo (centre du pays) entre 2013 et 2015. Ils concerneraient des éléments des contingents burundais, gabonais mais aussi de la Sangaris.
Face à cet énième cas de viols et d’exploitations sexuelles enregistrés dans le pays, Samantha Power, représentant permanent des États-Unis auprès des Nations Unies, invite les soldats de la Mission onusienne en Centrafrique au respect des droits humains. La mise en garde de Samantha Power vise à favoriser le climat de confiance entre les caques bleus et la population civile.
« Il faut qu’on fasse tout pour que la Minusca puisse répondre aux attentes des populations. Ça veut dire que la Minusca doit cesser de terroriser les populations comme par exemple perpétrer des actes d’abus ou d’exploitations sexuels », a martelé Samantha Power mercredi au cours d’une conférence de presse à Bangui. Selon le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, « même si on se débarrassait de ce cancer que constitue ces abus sexuels, il faut que le peuple lui-même ait confiance en la Minusca ».
« Je pense que pour le moment, le peuple n’a pas cette confiance », a-t-elle conclu.
L’ONU indique que les autorités des trois pays concernés ont été alertées. Les contingents burundais et gabonais à Sibut sont cantonnés le temps de l’enquête.
Au total, une centaine de victimes présumées ont été entendues par les équipes onusiennes. L’enquête se poursuit, assure Diane Corner, représentante spéciale adjointe de l’ONU en Centrafrique.
Le 11 mars dernier, le Conseil de sécurité a adopté une résolution favorisant le rapatriement de contingents de casques bleus en cas de soupçons répétés de viols.