L’entreprise, ENCATRAM Multi Services, a désapprouvé ce jeudi la saisie mercredi de son véhicule chargé de bois, matériaux de construction, par le Service des Eaux et Forêts. Le bois acheté illégalement selon les techniciens des Eaux et Forêts, devait servir à construire des établissements scolaires à Bouca dans l’Ouham. Les responsables de l’entreprise craignent d’accuser un retard dans leur planification.
« Nous devons nous rendre à Bouca dans la cadre de la construction des écoles. A la barrière du PK12, nous avons été arrêtés par les agents des Eaux et Forêts qui nous ont interdits de sortir avec le bois blanc devant permettre de faire les coffrages. Nous avons été renvoyés au ministère où on nous fait savoir que nous nous sommes procurés ce bois de manière illicite », s’est plaint Gilbert Ymélé, superviseur d’entreprise à ENCATRAM Multi Services, ajoutant que « … c’est au marché Magalé connus de tous [Ndlr : 6e Arrondissement de Bangui] que nous avons acheté ce bois ».
Au département des Eaux et Forêts, les responsables disent s’être conformés aux règles établies. « L’illégalité provient du fait qu’avant de se lancer dans le commerce de bois, ceux qui veulent s’y lancer doivent se rapprocher du ministère des Eaux et Forêts, obtenir une autorisation avant d’exercer l’activité. Quand on a vérifié l’origine de ce bois, il est illégal », a indiqué David Ouangando, directeur général des Eaux et Forêts.
Le directeur général des Eaux et Forêts a estimé qu’il faudra appliquer de manière stricte les textes en vigueur en Centrafrique afin de rompre avec les vieilles habitudes. « Les détenteurs qui l’ont vendu à cette ONG ne sont pas autorisés par le département. Dans les factures, ce bois ne provient pas de détenteurs légaux en plus, c’est du bois scié et donc la mission des Eaux et Forêts est de saisir systématiquement tous ce bois ».
Déjà le 25 avril 2016 à Berbérati dans la Mambéré Kadéï, l’Inspecteur central des Eaux et Forêts, Yves Yalibanda, en mission dans la région, s’est opposé à la vente d’une parcelle par les services des Cadastres à la Croix Rouge. La vente de ce terrain devait contribuer à la destruction d’une pépinière d’arbres du domaine de la municipalité. Selon les techniciens des Eaux et Forêts, la présence des ces arbres protège les populations contre le réchauffement climatique.
Au cours du même mois d’avril à Mbaïki, dans la Lobaye, les leaders communautaires ont été sensibilisés sur la protection des forêts. L’accent a été mis sur les défis majeurs qui doivent être surmontés. « Le processus de planification des activités de lutte contre la déforestation et la dégradation forestière devra passer par la promotion de la réduction des émissions émanant des forêts », a déclaré Patrice Passi Sana, président du Forum national du Centre de facilitation des actes de construire (CEFAC).