Les habitants des villages longeant le fleuve Oubangui dans la commune de Bimbo 5 dans l’Ombella-M’Poko déplorent leurs conditions de vie suite à la crise qu’a connue le pays. Confrontées à des problèmes d’évacuation de leurs produits champêtres, les populations riveraines interpellent l’État centrafricain.
« Nous réclamons du gouvernement rien que la libre circulation car nous éprouvons beaucoup de difficultés à faire acheminer les charbons sur Bangui. C’est grâce à l’agriculture et au commerce du charbon que nous arrivons aujourd’hui à subvenir à nos besoins », explique un habitant sous le couvert de l’anonymat.
L’enclavement reste le problème fondamental : « c’est depuis l’indépendance qu’on ne songe pas à la réhabilitation de cet axe », a déploré un autre habitant, avant d’inviter les nouvelles autorités à « songer à cette situation qui peut favoriser le développement de la région ».
Plusieurs notables de la région rencontrés n’ont pas caché leur calvaire. Ils confirment que « c’est bien à travers des activités champêtres, la pêche et la vente de charbons que les habitants de ces villages subviennent à leurs besoins quotidiens ». Contraints d’utiliser les moyens de bord, en l’absence de moyens financiers liés à la crise, ces compatriotes sont aussi confrontés aux multiples tracasseries imposées par des hommes armés le long du fleuve.
« Des anti-balaka érigent des postes de contrôle tout le long du fleuve. Ce qui nous fait énormément dépenser car si les acheteurs de Bangui ne viennent pas, on est obligé de descendre avec ces marchandises en pirogue au niveau du port Sao. Parfois, on utilise les pousses-pousses», explique un autre riverain.
Au-delà de ces contraintes liées à l’enclavement du secteur, ces différents villages de Bimbo 5 sont aussi confrontés à de sérieuses difficultés d’approvisionnement en une autre denrée rare, l’eau potable.