La ville Ngaoundaye, située au nord-ouest du Centrafrique notamment dans la préfecture de l’Ouham Pendé est assiégée depuis 72 heures par par des hommes armés assimilés aux rebelles de l’ex coalition Seleka. Au moins une dizaine de personnes seraient tuées, la gendarmerie locale incendiée, les réseaux téléphoniques coupés et de nombreuses familles en fuite.
Joint au téléphone par RNL, Gabin Serge Nakombo, préfet de l’Ouham Péndé demande aux nouvelles autorités centrafricaines de venir au secours des populations de sa préfecture abandonnées à leur triste sort.
« Depuis quelques jours, les éléments des ex-seleka ont pris d’assaut la ville et l’ont carrément mise à sac » a déclaré Gabin Serge Nakombo qui précise que sa localité se trouve dans une « situation incertaine avec la coupure de tous les réseaux de communication ». Il indique par ailleurs que « le cas de Ngaoundaye donne un peu la dimension de ce qui se passe dans l’Ouham-Pendé », avec d’autres foyers de tension notamment à « Paoua tout comme à Koui qui est depuis plusieurs mois sous le contrôle du général Sibissi et autres ».
Et comme bilan donné par de sources non autorisées comme l’indique le préfet de la Ouaka, une « dizaine de personnes tuées et non encore identifiées ».
Gabin Serge Nakombo explique que l’équipe de la gendarmerie dépêchée dans la zone pour une durée limitée est déjà repartie sur Bangui, laissant ainsi les populations à leur triste sort. Afin de parer à cette éventualité, le préfet demande à ce que les forces de défense soient redéployées dans la zone.
« … depuis la transition et même avec les nouvelles autorités, nous ne cessons de demander à ce que les forces de défense et de sécurité soient remises en place afin de protéger nos populations », a plaidé Gabin Serge Nakombo qui implore Bangui à « se pencher sur cette situation de plus en plus inquiétante ».
Alors que les ex-seleka contrôlent la ville de Ngaoundaye, à Damara, localité située à 75 Km au nord de la Capitale, une altercation a opposé ce 15 juin, des ex anti-balaka à des forces de sécurité intérieure. A l’origine de cette nouvelle montée de tension, le désarmement cette semaine d’un anti-balaka par la gendarmerie de Bogangolo. En représailles, un groupe de miliciens anti-balaka a attaqué la gendarmerie et aurait récupéré trois armes de guerre. Une équipe des militaires de la garde présidentielle a été dépêchée ce jeudi matin à Damara, ville actuellement sous contrôle des forces de sécurité intérieure, selon des informations recueillies par RNL.
Ce regain de tension sécuritaire constatée sur une bonne partie du territoire centrafricain n’a pas laissé indifférent, les victimes de la LRA de Centrafrique qui dénoncent les dernières exactions de ce groupe armé dans la préfecture du Haut-Mbomou.
« Les hommes armés de la LRA ont fait irruption au village Kadjema et ont tout pillé. Ils ont même installé une barrière qui leur a permis de kidnapper 17 personnes », a expliqué Henry Yenzapa, porte-parole de l’Association des Victimes centrafricaines de la LRA dénonçant par la même occasion « l’inaction » des forces ougandaises déployées dans la région.
« Les éléments de l’armée ougandaise qui se trouvent dans la ville au nom de l’Union Africaine tout comme d’autres forces internationales ne font rien pour protéger cette population », a-t-il déploré.