Au moins 18 personnes ont été illégalement exécutées par des membres de l’Office Centrafricain de Répression du Banditisme (OCRB), affirme Human Rights Watch dans un rapport rendu public ce 27 juin. Des exécutions qui, selon l’organisation non gouvernementale « ont eu lieu entre avril 2015 et mars 2016 ».
Le rapport rend directement responsable de ces exécutions, l’ancien directeur de l’OCRB, Robert Yékoua-Ketté, démis de ses fonctions le 8 juin dernier.
« Robert Yékoua Ketté serait directement impliqué dans 13 incidents, et devrait faire l’objet d’une enquête en vue de poursuites », indique le rapport.
Pour Lewis Mudge, chercheur auprès de la division Afrique à Human Rights Watch, « le gouvernement a eu raison de destituer Yékoua-Ketté, en tant que premier pas dans la lutte contre l’impunité, mais des habitants l’ont vu lui et ses hommes tuer des gens au grand jour ».
Toujours selon le rapport de Human Rights Watch, « des témoignages indiquent que sur les 18 exécutions, Yékoua-Ketté en a personnellement mené une, ordonné cinq autres et qu’il était présent lors de l’arrestation par l’OCRB de sept hommes exécutés par la suite ».
Par ailleurs, l’Ong, invite le gouvernement centrafricain à « ouvrir rapidement une enquête efficace et transparente sur toutes les exécutions extrajudiciaires qui auraient été commises par l’OCRB (unité spéciale de la police créée à la suite d’une série de mutineries de l’armée en 1996 et 1997 pour s’occuper de la montée du banditisme), qui opère dans la capitale, Bangui ».
Les chercheurs de Human Rights Watch ont documenté 18 incidents d’exécutions par l’OCRB et ont reçu des informations crédibles concernant 12 autres personnes tuées de manière semblable entre mars 2015 et mars 2016.