Au lendemain de la remise aux autorités centrafricaines par la Minusca, des sept personnes considérées comme des éléments Séléka arrêtés dans un convoi à Galafondo, la coordination du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) et le parti politique Mouvement National pour la Solidarité (MNS) ont exprimé leur indignation. Lundi, sept personnes non armées et ne possédant aucun effet militaire, ont été remises au Gouvernement. Parmi elles, aucun leader de groupe armé de PK5 dont l’arrestation avait été annoncée.
Pour la coordination du Groupe de Travail de la Société Civile, la Minusca n’a pas joué franc jeu. « La Minusca n’est pas ici pour aider la République Centrafricaine ; la Minusca contribue à complexifier et à aggraver cette crise pour justifier leur présence et pour continuer de rester en Centrafrique. La complicité n’est pas seulement sur leur refus de livrer à la justice centrafricaine ces bandits », a fait noter Gervais Lakosso, coordonnateur du Groupe de Travail de la Société Civile.
« Le problème, c’est qui a organisé le départ de ces gens ? Qui est venu à leur rescousse à Damara, lorsque les Forces Armées Centrafricaines les ont pris en étau, étaient sur le point de les arrêter ? », s’est-il interrogé relevant que « C’est un véhicule des Nations Unies qui est venu les libérer ».
« La situation est extrêmement grave et nous allons exiger au Gouvernement de prendre des mesures », a martelé Gervais Lakosso qui a souligné que « Quand le pays est agressé, le Gouvernement doit réagir parce que c’est à lui qu’on a confié la responsabilité de protéger le pays ».
Une position renforcée par Eric Sorongopé, président du parti politique Mouvement National pour la Solidarité, présent à Damara au moment des faits. Selon sa version, une aide dont il tait l’appartenance a favorisé les chefs rebelles dans leur progression.
« A Damara, l’un des véhicules était tombé en panne et ce véhicule a reçu une aide », a-t-il confié à Radio Ndeke-Luka sans citer de nom ou d’entité, estimant que « cela est choquant ».
Pour M. Sorongopé, appuyer des personnes poursuivies par la justice est inconcevable. « Il était inadmissible que des gens qui sont sous mandat de justice, des criminels, puissent être aidés à s’enfuir ».
« S’agissant des personnes sous mandat de justice qui ont trouvé les moyens de partir, elles ont été arrêtées », a-t-il indiqué, précisant « qu’on les a laissés libre de partir à Sibut ».
Eric Sorongopé a rejeté du revers de main les propos tenus par le ministre de la Sécurité publique Jean Serge Bokassa, qui a indiqué que l’enquête est en train d’être menée. Selon lui, « c’est le langage de l’homme politique », que « tout est su et connu », et par conséquent « il n’y a pas une enquête particulière à mener ».
Le président du Mouvement National pour la Solidarité dit attendre que les autorités politiques centrafricaines puissent donner leur version des faits.