La première audience de la Cour criminelle démarre le vendredi 26 août au Palais de Justice de Bangui. 52 dossiers sont donc inscrits au rôle de cette audience qui aura à juger les auteurs des crimes d’assassinats, de meurtres, d’associations de malfaiteurs, de détention illégale d’armes de guerre, de détournements de deniers publics, de viols et sorcellerie.
« C’est une session criminelle appelée à juger des crimes », a précisé le ministre de la Justice, Flavien Mbatta, dans une interview exclusive à Radio Ndeke Luka ce mardi en prélude à l’ouverture de la session criminelle.
Pour le ministre centrafricain, il ne s’agit ni de procès des Antibalaka ni celui des Séléka, mais « c’est le procès des Centrafricains qui se sont égarés et doivent répondre de leurs actes devant la loi de leur pays (…) et ce, en tenant compte des dispositions constitutionnelles ».
A l’ouverture de cette audience, des cas relatifs à l’association des malfaiteurs, détention illégale d’armes de guerre, détention et consommation du chanvre, le Faux et Usage de Faux ou encore l’évasion ont été notifiés. Des infractions reprochées à un groupe de six individus parmi lesquels, le nommé Aubin Yanoué alias Chocolat un milicien Antibalaka.
Outre les cas ci-dessus relevés, la Cour aura également à examiner un cas d’infanticide, des infractions liées à la contrefaçon des billets de banque ou encore le viol sur mineur âgé de 12 ans.
De ce fait, le ministre de la justice estime que cette session criminelle sonne le glas de l’impunité dans le pays. « Accorder l’impunité pour des atrocités commises dans le passé donne à entendre que de tels crimes sont susceptibles d’être tolérés à l’avenir », a clairement mentionné Flavien Mbatta qui estime que « la paix et la justice devaient être considérées comme des objectifs complémentaires et non pas contradictoires ». Car selon le membre du Gouvernement, « l’impunité s’entend par l’omission d’enquêter, de poursuivre et de juger les personnes physiques et morales responsables des violations des droits humains et du droit international humanitaire ».
Pour cette audience criminelle, toutes les garanties nécessaires à une bonne administration de la justice ont été prises. La défense des présumés auteurs des crimes sera assurée par des avocats dont certains ont été commis d’office.
Selon le projet de programme des audiences, l’actuelle session criminelle va prendre fin le 23 septembre prochain.