Dans la matinée de ce 28 août, une quinzaine de détenus se sont évadés des geôles de la brigade de gendarmerie de Bambari. 8 d’entre eux dont 4 grièvement blessés par balles des suites de tirs de dissuasion autorisés par le commandant de la compagnie ont été rattrapés. Ils ont été reconduits dans leurs cellules.
Selon des informations recueillies sur place par le correspondant de RNL, les évadés qui mijotaient l’évasion depuis quelques jours auraient laissé entendre que « vaut mieux risquer la mort en s’évadant que de rester souffrir en prison après leur jugement ».
Les prisonniers ont profité du moment où la geôlière a ouvert la geôle pour, dit-on, leur permettre de vider le pot et prendre le petit déjeuner. Profitant du sous-effectif des gardes, les prisonniers, rapporte le correspondant RNL dans la localité « se sont jetés sur la geôlière et ont réussi à s’enfuir » avant que 8 d’entre eux ne soient rattrapés.
De sources proches de la gendarmerie de cette localité attestent que la geôle de la brigade de Bambari n’est pas indiquée pour garder les détenus au-delà de 48 heures.
Absence de personnel qualifié
Et pourtant, la maison d’arrêt de Bambari a déjà été réhabilitée selon des sources proches de la gendarmerie, aux normes internationales mais elle n’est pas encore rendues opérationnelle.
Sur ces cas d’évasion devenus récurrents dans les prisons centrafricaines, le ministre de la justice Flavien Mbatta a signifié à RNL que « c’est l’absence du personnel qualifié, c’est-à-dire des professionnels recrutés et formés qui est à l’origine de nombreux cas d’évasion enregistrés ces derniers temps ».
Dans cette dynamique, le ministre de la justice explique que dans le cadre de la coopération de la RCA avec la Minusca, des « centrafricains sont en train d’être formés en vue de combler ces lacunes ».
Tant et si bien qu’avec la destruction des prisons des suites de la crise que le pays a connue, le ministre de la justice reconnaît que « les geôles des brigades de gendarmerie et de commissariats de police qui font office de prison ne répondent pas aux normes fixées par la loi ».
A ce jour, seulement 5 des 38 prisons dont dispose la République Centrafricaine sont opérationnelles. Deux prisons à Bangui la Capitale et 3 dans les villes de l’intérieur