C’est officiel, l’opération Sangaris est désormais un souvenir pour les Centrafricains. A Bangui ce 31 octobre, le ministre français de la Défense Jean Yves Le Drian a prononcé la fin de cette opération lancée le 5 décembre 2013. Reçu ce 31 octobre par le président centrafricain Faustin Archange Touadera, le ministre français de la défense s’est ensuite rendu à l’Assemblée nationale pour rassurer les élus du peuple du soutien de son pays à la RCA.
« La France n’abandonnera jamais la Centrafrique », a déclaré Jean Yves Le Drian, précisant que son pays « sera très vigilant et suivra de près l’évolution de la situation en Centrafrique » avant d’ajouter que « sous la forme de l’opération militaire Sangaris, la France arrête une période mais s’ouvre une autre ». Cette nouvelle période, selon l’émissaire français, c’est à travers « la Minusca ou dans la mission de formation menée par l’Union Européenne », dans cette optique de restructuration des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
En termes de bilan, Jean Yves Le Drian précise que la présence de Sangaris « a permis à la démocratie de retrouver son chemin en Centrafrique », rassurant également qu’avec l’assistance de Paris, « la RCA peut aborder cette nouvelle phase avec détermination et optimisme ».
La Sangaris s’en va, un danger pour la RCA
Si l’opération Sangaris est désormais un souvenir, le départ des troupes françaises n’est pas du tout apprécié par de nombreux centrafricains interrogés par RNL. « La fin de l’opération Sangaris constitue un danger », s’inquiètent certains banguissois. « Si la Sangaris est là, c’est pour contribuer au désarmement mais cela n’est pas encore fait et ils veulent partir, c’est un danger pour le pays », a indiqué un autre centrafricain qui ajoute « qu’ils doivent rester pour finir leur mission ».
Cette vision est partagée par plusieurs autres : « Je pense que ce n’est pas le moment de laisser la Sangaris s’en aller car s’ils n’étaient pas là le 5 décembre 2013, la situation allait être pire ». Ce banguissois explique que « c’est grâce à la Sangaris que nous sommes encore vivants ». Ce dernier pense que « la Sangaris a mieux travaillé par rapport à la Minusca ».
C’est en décembre 2013 que les militaires français avaient été déployés en RCA alors que le pays sombrait dans des affrontements meurtriers entre ex séléka et anti-balaka. Leur intervention a permis d’empêcher le chaos. Trois ans après, alors que la fin de l’opération Sangaris vient d’être prononcée par Jean Yves Le Drian, la situation sécuritaire en Centrafrique reste volatile avec la montée en puissance des groupes armés.