RCA : Human Rights Watch accuse 3R d’être responsable de graves crimes dans le nord-ouest

Dans un rapport rendu public ce 20 décembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) accuse le groupe armé « Retour, Réclamation et Réhabilitation» – 3R, d’avoir tué, violé et provoqué le déplacement massif des populations civiles au cours de l’année 2016. «Le groupe armé 3R qui se présentait au départ comme garant de la protection des Peuls, a utilisé sa puissance accrue pour multiplier le nombre d’attaques et d’exactions », a indiqué Lewis Mudge, chercheur auprès de la division Afrique de Human Rights Watch.

Dans le rapport publié par HRW, au moins « 50 civils dans les sous-préfectures de Bocaranga et de Koui dans d’Ouham Pendé ont été tués entre les 21 et 27 novembre 2016 ». L’organisation des droits de l’homme indique que « 42 personnes ont été interrogées, dont 8 victimes des violences du groupe 3R pour 9 familles de victimes dont 16 témoins ».
 
Les experts de HRW ont décrit comment les membres de 3R « tuaient les civils par balles, violaient des femmes et des jeunes filles, pillaient et brûlaient des villages ». Des actes qui ont provoqué le déplacement « d’au moins 17 000 personnes  dont 14 000 autour de la ville de Bocaranga et 3000 à la frontière avec le Cameroun ».

Le rapport indique que le 25 novembre dernier, le porte-parole de 3R, qui se fait appeler « Bashir et le secrétaire général, Patrick Gombado »,  ont reconnu que leur groupe avait attaqué De Gaulle en raison, disent-ils, « de la présence d’anti-balaka dans la ville ».

Le communiqué mentionne également que le « 26 novembre, le général Rafal a déclaré à Human Rights Watch que son groupe exécutait des Peuls soupçonnés d’être des espions même s’ils n’étaient pas armés ». Human Rights Watch appelle de ce fait la Minusca à prendre des mesures pour protéger les civils en faisant « usage de la force ».