Plus d’une semaine après que le Comité de sanction de l’ONU ait prorogé l’embargo sur les armes jusqu’au 31 janvier 2018, Anicet Georges Dologuélé, président de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA) estime qu’il n’y a pas eu d’actions concrètes pour faciliter la levée de cette sanction.
« Tout ce qui a conduit à ce que ces sanctions soient renouvelées montre que nous, centrafricains, n’avons pas fait ce qu’il fallait pour que celles-ci soient levées ». Selon le président de l’URCA, « il n’y a pas eu de vrai débat au niveau national ; il n’y a pas eu d’actions concertées pour y arriver » car « on n’en parle dans tous les discours mais de manière concrète, rien n’a été fait ».
Pour Anicet Georges Dologuélé, « c’est malheureux qu’un problème qui aurait pu trouver des solutions puisse être encore repoussé à un an ».
Rejetant toute accusation ciblée, le politique affirme être dans son « rôle d’opposition de dire il y a des questions cruciales pour lesquelles il faut laisser de côté les égos et entamer une vraie discussion pour trouver des solutions idoines ».
Qualifiant les mandats d’arrêt internationaux contre des auteurs de crime de « sanctions de façade », M. Dologuélé a souhaité que « s’il y a des centrafricains qui sont soupçonnés ou accusés de crime de sang, c’est normal que des sanctions soient prises ». Il doute toutefois de la mise en application de ces sanctions qui visent la libre circulation et le gel des avoirs de certaines personnalités du pays.
L’absence de l’Etat est décriée
En dépit des efforts menés ça et là pour ramener la paix et la réconciliation nationale dans la préfecture de Ouham-Péndé, Anicet Georges Dologuélé relève « une absence totale de l’Etat » dans la gestion des affrontements entre les hommes du 3R et les Antibalaka. Par conséquent, « chacun s’érige en justicier ».
Selon lui, « ce trafic autour du bétail qui fait qu’il y a des voleurs et des gens improvisés défenseurs de ces bétails est en train de devenir un problème communautariste » puisque cela ne peut être arrêté et « c’est dangereux ».
Il a également indiqué que des humanitaires sont pris pour cible et que « le marché a été brûlé, des commerces saccagés, tout cela participe à la destruction d’une ville et donc, on cherche à affamer les populations ».
Anicet Georges Dologuélé précise par ailleurs que le contingent Bangladais déployés dans l’Ouham-Péndé est « moins offensif que toutes les autres forces » car il s’agit « d’une zone où il y a beaucoup de combats, c’est un choix assez curieux ».