Les combattants en activité sont réellement sous pression de la Minusca. Les leaders Antibalaka et ceux de FPRC de Joseph Zoundéko auraient quitté la ville jeudi soir. Selon des sources locales, un document aurait été remis à la Mission onusienne comme preuve de leur bonne foi. Depuis que Bambari est déclaré « ville sans groupes armés ». Une mesure contestée par certains habitants.
« Ils ont demandé à Gaétan de quitter la ville dans 48 heures puisque Ali Darass a été extrait de Bambari », a expliqué un témoin considérant « cette décision comme une provocation vis-à-vis de la population ». « La Minusca n’a pas le droit de demander à Gaétan de quitter la ville », a fait savoir cette même source du quartier résidentiel des Antibalaka qui rappelle que cette position est prise conjointement par la Minusca et le gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji.
Toutefois, la peur continue de gagner la région au sujet du départ d’Ali Darass, chef de l’UPC vers une destination toujours inconnue. Cependant certaines sources confirment la présence de quelques uns de ses éléments dans la ville de Bambari.
Coté Minusca, il n’y a pas de demi mesure. La décision reste valable pour l’ensemble des groupes armés. « A ceux qui menacent d’attaquer la ville, FPRC et sa coalition, nous avons un double message : celui de renoncer à la violence et de cesser les hostilités. Nous avons aussi les moyens pour empêcher toute attaque contre la ville », a précisé Vladimir Monteiro son porte parole qui a insisté pour que Bambari « devienne sans groupes armés afin qu’on puisse y déployer l’autorité de l’Etat ».
« Nous réitérons aux autres groupes qui sont encore à Bambari et n’ont pas encore répondu à l’appel de la communauté internationale à donner une chance à la paix », a-t-il souhaité mentionnant que « des discussions sont en cours et ont connu une avancée avec le départ du leader de l’UPC ».
Position de certains partis politiques
Un groupe de 10 partis a lancé une pétition pour exiger l’arrestation d’Ali Darass. Cette déclaration a été rendue publique ce jeudi dans l’après midi par Ferdinand Alexandre Nguéndet, président du Rassemblement Pour la République (RPR). « Nous, forces vives de la Nation, pensons qu’Ali Darass doit être arrêté immédiatement, sans condition et mis à la disposition de la justice. Il faut préciser à la communauté internationale qu’en quittant Bambari, il a procédé à des exécutions sommaires tout le long de son passage jusqu’à Maloum (63 km de Bambari) », a expliqué Alexandre Ferdinand Nguéndet. Pour le politique, « des villageois arrêtés par ses hommes ont été égorgés ».
Selon lui, le but de cette réclamation est de « recueillir 500 milles signatures », ceci en 48 heures en vue de « prendre un avocat pour engager une procédure contre Ali Darass ». Des bureaux vont être ouverts dans les arrondissements de Bangui, à Bimbo et à Bégoua ainsi que dans les villes de provinces.
Pour ces partis, l’arrestation du chef de file de l’UPC mais aussi l’absence totale des groupes armés seraient un atout pour la paix en République Centrafricaine.