L’armée centrafricaine peine à renaître de ses cendres depuis le coup de force de l’ex-rébellion Séléka au pouvoir en mars 2013. Face à cette situation, Jeffrey Hawkins, ambassadeur des Etats Unis en poste à Bangui, a promis donner une enveloppe de 8 millions de dollars pour servir à l’achat des équipements militaires.
La promesse est faite lundi au cours du colloque qui avait pour thème : « les FACA : point de situation et réorganisation en cours », initié par la mission de l’Union Européenne (UE) et l’état-major des Armées centrafricaines pour avoir une visibilité sur l’évolution de la modernisation de l’armée nationale.
Le tableau de la situation dressé par le chef d’état-major des faca est sombre. « On note une absence totale de moyens logistiques durant cette situation post conflit », a précisé général Ludovic Ngaïféï. « En ce qui concerne l’armement, toute la dotation dont dispose les FACA suffit à peine à équiper une compagnie de combat soit environ 150 hommes. Les munitions à disposition suffiront à peine de tenir pendant 30 minutes une hostilité à faible intensité », a indiqué le général chef d’état-major des armées. Pour lui, « que les pays amis puissent voir une autre approche que l’embargo dans sa globalité ».
La promesse d’aide des Etats-Unis intervient comme un soutien à l’appui de l’Union Européenne (UE) matérialisé par la formation en cours menée par EUTM.
Pour l’Union Européenne, « la réforme et la réorganisation des FACA est un domaine crucial pour le renouveau de la Centrafrique auquel nous assistons en ce moment. C’est un sujet qui cristallise des espoirs immenses à la population qui attend que son armée puisse apporter une contribution effective à la stabilité du pays et à la sécurité », a indiqué Jean-Pierre Reymondet-Commoy, ambassadeur de l’UE en Centrafrique.
Ce Haut représentant a précisé que « l’UE est pleinement engagée en soutien au gouvernement et à l’état-major des FACA dans leurs efforts dans ce domaine ».
Aujourd’hui, l’armée nationale se confronte à d’énormes difficultés d’équipements et d’armement, l’embargo imposé par l’ONU étant prorogé jusqu’en janvier 2018. Les autorités de Bangui plaident pour que le pays soit doté de son outil de défense.
Sur 8000 soldats en 2013, seulement 6000 sont répertoriés physiquement en 2016 dont, 600 en position de retraite. Un problème d’effectif auquel s’ajoute celui, plus crucial, de moyens logistiques.
Pour l’heure, la Minusca tient le lead de la réforme du secteur de sécurité (RSS) en République Centrafricaine.