Les agences onusiennes Unops et Onu femmes ont octroyé 20 millions 933 mille F CFA pour la mise en œuvre des activités du projet d’encadrement et d’accompagnement des ex-combattantes à Bouar. L’enveloppe servira à leur réinsertion socio-économique ainsi que celle des femmes associées aux forces et groupes armés.
Ce projet permet de rendre autonome 70 sur une période de trois ans. Trois secteurs d’activités sont retenus : l’élevage, l’agriculture et le petit commerce.
Barnabé Ndingui, Coordonateur de l’ONG Vitalité Plus, insiste sur l’importance du projet et l’appui des autorités locales à ces femmes. Il demande par ailleurs aux bénéficiaires de suivre les conseils des moniteurs.
Satisfaction pour ces ex-combattantes qui promettent de mettre à profit cette opportunité pour leur épanouissement et celui de leur entourage.
A Bangui, le processus DDRR en marche
« Aucun groupe armé ne sortira vainqueur de cette folie meurtrière ». C’est sur ce ton que le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra a ouvert la 4e réunion du Comité consultatif de suivi (CCS) du processus de DDRR tenue le jeudi 20 avril à la présidence de la République.
Aux 14 représentants des groupes armés dont deux nouveaux, le FPRC de Nourredine Adam et Antibalaka, aile Maxime Mokom, le Président a proposé dans un premier temps aux groupes armés de mettre fin aux exactions.
« Les tueries doivent cesser, les agressions de toutes sortes contre les populations civiles doivent prendre fin immédiatement », a-t-il martelé ciblant « tous les groupes armés et mouvements politico-militaires», encore actif sur toute l’étendue du territoire.
Le Chef de l’Etat a invité les belligérants à opter pour un pourparler de paix. « Je vous propose un dialogue, un dialogue franc sans tabou et qui portera sur tous les thèmes qui vous préoccupent ».
Le Président a trouvé que « ce qui est fondamentalement, c’est de nous accorder sur une vision commune pour notre pays ».
La plateforme religieuse, partie prenante à la rencontre, a interpellé les acteurs de la crise à s’engager résolument dans la voie de la paix. Le moment est venu de faire des concessions a estimé Pasteur Nicolas Gbango-Guérékoyamé, son président.
« Si l’extérieur nous appuie et nous accompagne pour retrouver le chemin de la paix et de la sécurité, comment nous, concernés au premier degré, continuons à faire la sourde oreille et nous monter si distant ? Aujourd’hui, c’est plus qu’un impératif de nous réunir ».
Parfait Onanga Anyanga, Représentant le secrétaire général des Nations Unies et Chef de la Minusca, encourage vivement tous les groupes armés à s’intégrer dans ce processus.
« Vous avez désormais une chance unique d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Prenez soins d’y entrer maintenant car la porte pourrait se rétrécir voir même se refermer très vite », a fait savoir M. Onanga Anyanga estimant qu’il en va de la vie des populations.
La majorité des représentants qui y ont pris part sont préoccupés au sujet de la mise en œuvre du processus du DDRR. Initialement, il a été prévu d’exécuter un projet pilote devant précéder la phase proprement dite du DDRR.
Chaque groupe armé devait produire au Comité une liste de 40 éléments. La moitié sera incorporée dans les Forces armées centrafricaines (FACA) et l’autre réintégrée à la vie civile.
Pour André Mélès Godoname, porte-parole des Antibalaka, aile Maxime Mokom, c’est un choix difficile à faire par les seuls chefs des groupes.
Selon le colonel Noël Bienvenu Sélésson, président du CCS, la mise en œuvre du projet pilote est conditionnée par la rapidité des groupes armés dans l’envoi de leurs listes. Les travaux de cette 4e réunion du Comité Consultatif de Suivi ont pris fin vendredi 21 avril.