Le bureau de la Minusca a revu à la hausse le bilan des combats entre Antibalaka et FRPC. 17 personnes ont été tuées dont 12 civils. Environ 15000 déplacés sont sur le site de Pk3. La ville de Bria est toujours sous tension.
Selon des sources locales, les commerces sont restés fermés. Aucune administration n’est ouverte. Les belligérants patrouillent dans leurs fiefs. Des tirs sporadiques continuent d’être entendus dans certains quartiers. Plus d’une dizaine de blessés ont été admis à l’hôpital. Plusieurs maisons ont été pillées.
« Ça tire dans tous les sens. Les habitants vident leurs quartiers pour regagner le site de Pk3. Les quartiers Piya, Péndé, Kotto-ville Kpétènè sont vides », a expliqué ce témoin qui demande de l’aide.
« Il faut d’abord sécuriser le site. Les forces de l’ONU se sont interposées entre ces deux groupes qui s’affrontent et ce sont les innocents qui paient le lourd tribu ».
En Réaction le FPRC a appelé les groupes armés que sont Antibalaka et ex Séléka à la cessation des hostilités au profit d’un dialogue.
« Nous demandons à tous les belligérants de cesser immédiatement les tueries, les pillages et les incendies », a souligné Azor Kalité, sous-chef d’état major, invitant par ailleurs la population à garder le calme.
« Je demande à la Minusca de mettre en application les termes de son mandat en vue de rétablir la paix », a-t-il conclu.
Des crépitements d’armes à Mobaye
Depuis mercredi soir, des tirs sont entendus dans la ville. De nouveaux affrontements entre deux groupes armés assimilés à des Antibalaka et à l’UPC sont signalés.
Selon des sources locales, ces combats se dérouleraient aux villages Zangba et Boulagba à 45 kilomètres de Mobaye. Il est difficile d’établir un bilan. Des déplacements massifs de populations vers l’église Catholique sont également enregistrés.
Insécurité dans les provinces, le parlement veut des explications
Les députés ont unanimement exigé ce mercredi la présence du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et certains membres du gouvernement notamment les ministres de la Défense, de la Sécurité publique, de l’Administration du territoire. Les représentants du peuple ont souhaité des explications au sujet de la flambée de violences et les actions entreprises pour sécuriser la population civile. La tension était vive à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.
« Le chef du gouvernement dit qu’il ne viendra jamais. Il n’aide pas son équipe. Il faudrait que cela finisse », a martelé le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale Aurélien Simplice Zingas. Selon lui : « Comment voulez-vous que nous travaillons sereinement avec les membres de son équipe, c’est ça la vraie question ».
Seulement, plusieurs raisons durcissent cette position comme l’a exprimé Jonas Donon député de Bouar 4 qui s’est basé sur une réponse du Premier ministre Sarandji.
« Quand je lui ai demandé de porter secours à la population de Bouar 4, il me dit que si j’ai des armes à donner aux FACA que je leur donne ».
Sur place, l’entourage du ministre des Finances a empêché toute communication avec Henri Marie Dondra. La loi organique du parlement recommande aux députés de poser des questions orales au gouvernement sur des questions touchant à la vie de la nation.
Les élus ont donc reporté le projet de loi portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques soumis pour approbation par Henri Marie Dondra, ministre des Finances et du Budget.