Les crépitements d’armes ont repris ce vendredi dans la ville de Bria, chef lieu de la Haute Kotto. Les combattants Antibalaka et ex-Séléka s’y affrontent depuis quatre jours. Le bilan pour les premières journées de violences jusqu’à ce jeudi est estimé à une trentaine de morts et de nombreux blessés. Trois autres civils sont retrouvés morts suite aux tirs de ce matin.
« Hier jusqu’à 18 heures, nous sommes à 39 morts et 37 blessés », a indiqué l’Abbé Ephrem Pounaba, vicaire de la paroisse de Bria, ajoutant que certains corps ont été inhumés sans être pris en compte. Selon lui : « la crise a encore repris ce vendredi », affirmant ne pas maîtriser le contexte de ce qui se passe en ce moment.
« Nous avons écouté des détonations d’armes et nous sommes restés à l’église avec les fidèles qui sont arrivés en masse. La description des scènes d’après les déplacés est regrettable », a expliqué le prêtre en dépit de l’accalmie de jeudi après-midi.
Plus d’une centaine de déplacés selon lui, se retrouvent sans assistance humanitaire en ce moment dans l’enceinte de la paroisse comme sur le site des déplacés.
« Dans les sites, c’est déplorable, c’est alarmant. On retrouve une population misérable et qui vit dans une condition inhumaine. Il y a un problème d’abris, de sécurité alimentaire et sanitaire. Il n’y a pas de latrines, pas d’eau potable. Toutes les difficultés humanitaires se retrouvent », a confié l’abbé Ephrem Pounaba à Radio Ndeke Luka.
Toutefois, des hommes armés circulent dans la ville à bord de véhicules et de motocyclettes. La force aérienne de la Minusca a fait décoller ses hélicoptères ce 19 mai. Au sol, les soldats onusiens veillent à la sécurisation de la population au niveau de l’église catholique.
C’est dans ce contexte que, la directrice générale de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva est arrivée à Bangui jeudi. Elle se rend ce vendredi à Bambari en compagnie du Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra. L’objectif est de rencontrer les populations, notamment celles vivant dans des camps de déplacés. La Banque mondiale s’était engagée à améliorer l’accès aux services de base et à l’emploi des populations démunies de l’est et du centre du pays.
Kristalina Georgieva va profiter de sa visite pour rencontrer plusieurs associations, notamment de femmes et de jeunes. Elle va aussi s’entretenir avec des représentants du secteur privé, pour réfléchir à la manière d’attirer des investissements qui profitent à tous les Centrafricains.
A l’issue de la table ronde de Bruxelles, la Banque mondiale a décidé d’allouer exceptionnellement 500 millions de dollars à la Centrafrique au cours des trois prochaines années pour aider le pays à se reconstruire après des années de crises successives.