Les récentes crises militaro-politiques qui ont secoué plusieurs villes du pays notamment dans le sud-est, le centre et une partie de l’ouest, ont été au centre d’une rencontre ce samedi au siège de la CEMAC à Bangui.
Plus d’une trentaine de leaders des partis politiques et associations de défense des droits de l’homme se sont concertés à l’initiative du Parti Démocrate Centrafricain (PDCA). Les participants doivent de manière inclusive trouver des stratégies de sécurisation de la population.
Le rendez-vous de ce week-end vise à mettre en place un schéma approprié de protection à proposer et/ou à soumettre au gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji. Pour l’initiateur, Jean Serge Wafio, président du Parti Démocrate Centrafricain (PDCA), la République Centrafricaine devra se doter de sa force de défense.
« Comment expliquer qu’un Etat dit souverain ne puisse pas utiliser ses forces armées pour assurer sa propre sécurité ! », s’est exclamé Jean Serge Wafio. « Qui contrôle nos frontières ? », s’est-il interrogé estimant que la porosité de ces frontières a contribué à la prolifération d’armes de tout calibre en République Centrafricaine.
« On parle d’embargo, mais il y a des armes qui entrent par le Soudan, le Tchad, les deux Congo au vu et au su de tout le monde », a-t-il regretté. Se doutant de cette sanction du Conseil de sécurité de l’ONU, Jean Serge Wafio s’est indigné : « pourquoi parler de l’embargo s’il y a des armes qui entrent ? » se questionnant sur la destination et l’usage de ces équipements. « Où vont ces armes ? Pour en faire quoi ? ».
Le chef de fil du PDCA a ouvertement montré que « le centrafricain lambda sait que cette crise à des ramifications internationales ». Il s’est basé sur la présence de ceux qu’il a qualifiés de « mercenaires tchadiens, soudanais, nigériens et maliens » qui sont dans le pays.
Les violences à Bangassou, Bria, Alindao et Niem ont fait plusieurs victimes et d’importants dégâts matériels. De nombreuses personnes sont contraintes à l’exil, d’autres ont regagné les sites des déplacés. Leurs conditions de vie restent et demeurent pour beaucoup d’entre eux précaires.