Colonel Toussaint Muntazini Mukimapa, procureur de la Cour pénale spéciale (CPS) nouvellement arrivée à Bangui, a rejeté fermement l’idée d’une amnistie pour les auteurs de crimes en Centrafrique. Il l’a déclaré au sortir d’une rencontre ce lundi avec le bureau de l’Assemblée Nationale présidé par Abdou Karim Meckassoua.
« Je crois qu’il y a une volonté très forte du peuple centrafricain de ne pas pardonner les crimes graves qui ont été commis. Cette volonté a été exprimée lors du forum national. Elle a été exprimée avec la publication et la promulgation de la loi créant la CPS », a-t-il averti.
Pour M. Muntazini Mukimapa, les Centrafricains réclament que justice soit rendue et qu’il y ait réparation pour les victimes. Il révèle que le parlement ne peut aucunement voter en faveur d’une amnistie. « De ce que j’ai entendu du président et de l’ensemble du bureau, cela ne se fera pas ».
Prenant ses fonctions à un moment où le pays connaît un pic de violences, le procureur de la CPS a reconnu faire face à de nombreuses menaces. « Les défis sécuritaires peuvent compromettre les enquêtes. Mais nous sommes là pour les affronter », a-t-il indiqué.
« Avant même de venir, j’étais conscient que beaucoup de défis allaient se poser à moi. Si j’ai accepté d’exercer ce mandat, c’est parce que je me sens prêt à affronter ces défis et je sens que j’aurais le soutien des autorités et du peuple tout entier », a prévenu le Congolais Muntazini Mukimapa.
Se fondant sur ses expériences de la RD Congo, le numéro 1 du parquet de la CPS a dit avoir des stratégies appropriées pour s’informer sur les leaders des groupes armés. « Ces seigneurs de guerre continuent à commettre des crimes impardonnables. Nous devons enquêter et il y a des stratégies pour cela », révélant qu’à partir de maintenant il n’est « plus Congolais » mais « Centrafricain ».