Plus de 400 cas de viols ont été recensés par l’ONG Mutualité des Volontaires Africains pour le Développement (MVAD). Les études ont été réalisées dans trois secteurs de la ville. Ces chiffres, qui impliquent des mineures à Obo dans le Haut Mbomou, sont inquiétants.
« Avec les enquêtes que nous avons déjà menées sur le terrain, l’effectif est vraiment à considérer. Il y a beaucoup d’enfants qui sont violés déjà dès l’âge de 7 ans. Et de 7à 15 ans, on ne peut pas compter », s’est inquiété Abée Christian Mwanabolanga, coordonnateur de la MVAD.
Plusieurs dizaines d’enfants dont l’âge va de 8 ans à la puberté sont quotidiennement victimes de cette pratique. Du coup le viol sur mineures constitue un défi majeur à relever dans cette préfecture du sud-est de la République centrafricaine. Des jeunes filles de 8 à 13 ans sont violées par des adultes et souvent par leurs propres géniteurs.
Ces derniers cas sont qualifiés de « pédophilie » et « inceste » respectivement par l’article 3 et 4 de la loi Bangayassi, relative à la Protection de la femme contre les violences en République centrafricaine.
Devant l’ampleur de la situation, les tribunaux locaux se disent débordés par des plaintes liées aux cas de viols.
« On a enregistré plusieurs cas de viols et plus souvent viols sur mineurs. Cela varie entre 7 et 15 ans », a indiqué Claude Gérard Kouzou, procureur d’Obo. Selon le magistrat, « le dernier cas le plus terrible, une mineure de 7 ans a été violée et 48 heures plus tard la mort s’en est suivie ».
La loi Bangayassi en son article 27 stipule que : « la peine sera d’un emprisonnement de 3 à 5 ans et d’une amende de 500.000 à 3.000.000 francs CFA, dans le cas où », à l’alinéa 1 : « le délit a été commis à l’égard d’une mineure ».
Les victimes, plusieurs centaines, manquent de suivi et d’assistance. Seule, l’ONG MVAD apporte son appui à quelques unes. « On compte dans les 200, les cas actuellement pris en charge psychologiquement. On les aide sur le plan de la santé », a souligné Abée Christian Mwanabolanga.
Il a mentionné que dans la ville d’Obo, il y a un problème à l’hôpital : « pas de médecin attitré pour soigner ». Le coordonnateur de la MVAD a aussi insisté sur le fait que « beaucoup de ces enfants sont violés, directement contaminés ». Il est donc important de les soutenir « à sortir de leur traumatisme ».
Qu’est ce qui justifie la montée de cette pratique, désastreuse pour la santé des victimes ? Pour le procureur, Claude Gérard Kouzou, seule une enquête sociologique pourrait en dire plus. En tout cas, l’Unicef est interpellée…