Solennellement les confessions religieuses ont signé ce vendredi un pacte au Palais du peuple. C’était en présence du Chef de l’État Faustin Archange Touadéra, des diplomates et responsables des différentes institutions de la République.
Des Livres Saints, bibles (Français, Sango) et Corans ont été échangés entre les différents responsables des confessions religieuses. « Il n’y a pas de guerre religieuse dans le pays », voilà l’engagement pris devant l’opinion nationale et internationale par Nicolas Guérékoyamé-Gbangou de l’Alliance des Évangéliques, Omar Kobine Layama de la Communauté islamique et Dieudonné cardinal Nzapalainga, archevêque de Bangui. Ce signal a été marqué par la célébration d’un culte en faveur de la paix.
« Ce culte d’engagement est d’une importance capitale en cette période où une partie du pays est retombée dans un cycle de violence injustifié, perpétré par des groupes armés sur de paisibles citoyens. Est-il encore de rappeler que la crise qui perdure a plongé le pays dans un chaos humanitaire sans précédent », a déclaré Faustin Archange Touadéra, pour qui cet acte a été d’une importance capitale.
Le dialogue interreligieux est la préoccupation majeure de toute la communauté islamique comme le souligne Oumar Kobine Layama.
« Les imams réunis au sein du conseil islamique prennent solennellement l’engagement de faire du dialogue interreligieux, la condition sine-qua-non pour retrouver et maintenir la paix durable ».
« Nous condamnons toute sorte de barbaries ou d’interprétation liées à la religion », a-t-il indiqué.
Pour le révérend Pasteur Nicolas Guérékoyamé-Gbangou, cette initiative va contribuer à soutenir la cohésion sociale.
« Nous nous engageons à respecter et à appliquer la parole de Dieu qui met l’accent sur l’amour du prochain, la paix, le pardon et la réconciliation ».
L’acte d’engagement des confessions religieuses pour la paix en Centrafrique est le premier du genre depuis le déclenchement de la crise en 2012.
Reprise des combats à Bria
Pendant que des actions se mettent en place pour le rétablissement du vivre ensemble, la ville a été de nouveau secouée quelques minutes durant ce samedi par des tirs d’armes. Une scène de braquage serait selon les informations à l’origine des coups de feu.
« Ce matin vers 8 heures, dans le quartier Ndrou aux abords de l’aérodrome, il y a eu des détonations d’armes. Selon les informations recueillies, un conducteur de taxi-moto aurait été enlevé. Les forces Zambiennes de la Minusca ont effectué des tirs qui ont permis de retrouver ce dernier », a relaté un habitant de la ville sous couvert de l’anonymat. Certaines maisons ont été encore incendiées d’après des sources locales.
Joint au téléphone vendredi un témoin précise qu’au moins 34 corps ont été ramassés par la Croix Rouge locale après trois jours. Une fosse commune aurait été même suspectée. L’organisation humanitaire peine à accéder à certains endroits de la ville.
Mercredi dernier à Bruxelles, les acteurs de la médiation et les partenaires au développement ont condamné la montée en puissance des violences. Pour eux, « l’Accord politique de paix en République centrafricaine » favorisera le rétablissement de la cohésion sociale.