Le bureau du Parlement centrafricain réagit au retrait annoncé du contingent congolais de la Minusca. Une décision qui, selon la représentation nationale va « laisser un vide sécuritaire dans l’Ouest jusqu’a maintenant épargné par la violence ».
Selon Bernard Dillah, porte parole de l’assemblée nationale, « l’application des sanctions générales et indifférenciées touchant les 629 soldats sans une alternative de remplacement priveraient les populations d’une force qui a su jusqu’à présent assurer sa sécurité face aux groupes armés ». Ce qui, selon lui, jette de « l’opprobre sur la contribution appréciable du Congo dont le rôle de médiation dans la résolution de la crise centrafricaine demeure indispensable ».
Le porte-parole de l’assemblée demande par ailleurs que soient étendues à d’autres contingents, les enquêtes ouvertes par la Minusca. « Ces enquêtes ne doivent épargner les autres contingents ni même la chaîne de commandement de la Minusca ».
Une prise de position justifiée selon M. Dillah par le fait que « de Bangassou, Mobaye, Alindao, Bocaranga et Koui », les populations n’ont cessé de « relever, décrier et condamner les comportements graves, intolérables et nuisibles de certains contingents qui opèrent aussi dans ces localités ».
Inquiétude
Cette décision de l’ONU relative au retrait du contingent congolais n’est pas du tout appréciée par les populations de Berberati. Selon la Préfète de la Mamberé-Kadéï, Lydie Marthe Yangba, « il n’y a jamais eu de trouble depuis que le contingent congolais est arrivé dans la Mambéré-Kadéï ».
Tout en déplorant le fait que le bureau de la Minusca à Berberati n’ait pas indiqué quel contingent allait remplacer ceux du Congo, la Préfète signale que cette décision a provoqué des « perturbations dans les activités aussi bien dans le milieu des fonctionnaires, des populations que des opérateurs économiques ».
C’est le 20 juin dernier que l’ONU a annoncé le retrait des 629 casques bleus congolais déployés dans le sud-ouest du pays car accusés « d’exploitation et d’abus sexuel sur des enfants ». Cette décision intervient après le renvoi en 2015 des militaires de la République Démocratique du Congo.