La Minusca a vivement condamné la réaction de la coordination des antibalaka aile Mokom qui, le 21 août dernier lui demandait de prendre ses responsabilités afin de « bouter hors du territoire national les mercenaires étrangers ». Pour cette coordination, si la Minusca continue de manquer à ses obligations de protection des populations civiles, les antibalaka dit patriotes « risqueraient de prendre une deuxième fois leurs responsabilités comme ce fut le cas le 5 décembre 2013 ».
Selon Richard Soumalekra, porte parole de la coordination des antibalaka aile Mokom, cette prise de position est motivée par des instruments juridiques internationaux entre autres, « la charte des Nations-Unies, la Charte Africaine des droits de l’homme ainsi que la déclaration universelle des droits de l’homme qui donnent droit à un peuple de se défendre contre toute agression extérieure ». Pour M. Soumalekra, « si la Minusca faisait bien son travail », on n’allait pas en arriver à ce qu’il qualifie de « comptabilité macabre des personnes tuées sous l’œil bienveillant de ses casques bleus qui ont pourtant la mission et la responsabilité de protéger les populations vulnérables ».
Dans un communiqué signé le 23 aout en réponse à la correspondance de Maxime Mokom, la Minusca, s’insurge contre ce qu’elle qualifie de « tentative d’instrumentalisation de la Charte des Nations Unies et des instruments pertinents du droit international pour la promotion des droits de l’homme et des peuples à laquelle se livre M. Mokom ».
Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca, pense pour sa part que « le signataire de ce communiqué justifie même des actes qui ont été commis lors de la grave crise qui a touché la Centrafrique en 2013 ». Ainsi donc, rapporte M. Monteiro, « la Minusca ne va pas contrairement à ce que certains demandent notamment M. Mokom, entrer dans ce jeu de faire la guerre », ajoutant que « la solution passe par le dialogue ».
Tout en réitérant l’engagement des Nations-Unies à appuyer les « processus du dialogue porté par le gouvernement sur le DDRR mais également les initiatives de paix de saint Egidio et de l’Union africaine », Vladimir Monteiro dénonce le recours à la force comme recommandé par la coordination des antibalaka aile Mokom.