Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a achevé ce 27 octobre, une visite de 4 jours en République Centrafricaine. Pour la dernière étape de sa tournée, Antonio Guterres s’est entretenu ce matin avec les députés de la nation et s’est rendu à la rencontre des habitants du PK5 dans le 3ème arrondissement de Bangui. Devant les élus du peuple, le patron de l’ONU a rassuré quant à la situation des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
« J’ai bien entendu les appels au redéploiement de l’armée centrafricaine. Et vous pouvez compter sur moi en plaidant pour que les FACA puissent disposer des armes et équipements dont elles ont besoin dans l’accomplissement de leurs missions de protéger les populations centrafricaines », a déclaré le SG de l’ONU.
Sur cette question de protection des populations civiles, le président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua n’arrive pas à expliquer que « 12.000 hommes de la force des Nations-Unies soient sur le terrain et que dans le même temps la population civile continue à être massacrée et violentée ».
Cette situation, selon lui fait qu’on ne peut aujourd’hui parler « du retour à la normale », quand le pays est encore « sous la coupe réglée des forces négatives » et qu’une grande majorité reste soumis à « l’arbitrage absolue et à la violation massive et permanente de leurs droits les plus élémentaires ».
Le député de Bocaranga 1 Anicet Georges Dologuélé qui est en même temps le leader de l’Opposition centrafricaine exige pour sa part une enquête sur certains fonctionnaires de l’ONU en Centrafrique.
« Les populations que nous représentons vous demandent de veiller dans le choix des responsables de la Minusca à tous les niveaux de la hiérarchie pour que ceux-ci conservent une neutralité absolue », a-t-il déclaré. Il demande par ailleurs à Antonio Guterres de « diligenter des enquêtes sur les fonctionnaires onusiens sur qui pèseraient des soupçons de collisions d’intérêt avec des chefs de guerre sur fond d’exploitation frauduleuse des matières premières ».
S’il est évident que l’appui de l’ONU est important, renchérit Nestor Mamadou Nali, député de Damara, il n’en demeure pas moins vrai que le pays, selon lui, « n’aura jamais la paix tant que celle-ci n’est pas assurée par les forces nationales ».
Conscient des enjeux, Antonio Guterres a tenté de rassurer indiquant que « notre mission doit et continuera d’utiliser la force quand la stabilité de l’Etat sera menacée et à chaque fois que les civils auront besoin de protection dans les zones où elle est présente», et ce « dans les limites de ses moyens ».
Il a également invité la population à la « réconciliation et à ne pas céder à la manipulation politique ».