Les centrafricains ont commémoré le 59ème anniversaire de la proclamation de la République. L’ancien Oubangui-Chari a donc ainsi changé de nom, le 1er décembre 1958. Pour l’occasion, un grand défilé sur l’avenue des martyrs a permit à la population de renouer avec la fête malgré la situation sécuritaire précaire dans plusieurs villes de l’intérieur.
En présence des diplomates, des leaders de l’opposition et de la société civile, le Chef de l’Etat a ainsi procédé à la décoration de quelques personnalités de la République.
Cette réjouissance populaire ne s’est pas seulement limitée à la seule Capitale. A Ndélé dans le Bamingui Bangoran, plusieurs couches sociales se sont fortement mobilisées pour le défilé du 1er décembre. Il en est de même pour la ville de Bouar, chef-lieu de la Nana-Mambéré.
A Bangassou dans le Mbomou, il n’y a pas eu de défilé à cause des derniers troubles sécuritaires dans la région. Les festivités de la proclamation de la République sont donc reportées pour le 5 décembre. Il en sera de même pour la ville de Birao dans la Vakaga et Berberati dans la Mambéré-Kadéï.
Ni la haine, ni le repli identitaire…
Dans son traditionnel discours du 1er décembre, le Chef de l’Etat a invité les Centrafricains à une réflexion citoyenne sur la conception de la notion de République qui, selon lui est porteuse de certaines « valeurs ».
Pour l’occasion, il a fait siennes, les valeurs fondamentales que sont « l’Unité, la dignité et le travail », chères à Barthélemy Boganda, père fondateur de la RCA.
L’ « Unité » selon le président Touadera est essentielle pour le « développement collectif et le sentiment d’appartenance à une nation », alors que la « Dignité » est « une valeur culturelle liée au comportement pour promouvoir l’identité du Centrafricain où qu’il se trouve ».
Enfin, le « Travail », selon le Chef de l’Etat est un « vecteur de développement, un élément important de promotion de la société centrafricaine », en un mot, « la clé de l’épanouissement de l’homme ».
L’idéal républicain prôné par Barthélemy Boganda, rappelle Faustin Archange Touadera n’est « ni la haine, ni la violence, ni l’intolérance ni la division ni le repli identitaire encore moins l’atteinte à la vie humaine et la destruction des biens publics et privés ». Une manière pour le Chef de l’Etat de dénoncer les multiples cas de violences perpétrés par les groupes armés contre la personne des Centrafricains que ce soit à Bangui où les villes de l’arrière-pays.
Il a lancé un appel aux centrafricains afin qu’ils « réapprennent à vivre ensemble comme par le passé ».
Quel bilan pour ces 59 ans ?
« En 59 ans, notre pays a battu le record de coups D’États et autres tentatives de déstabilisation en Afrique quasiment toutes les décennies », a également indiqué le Président centrafricain. Selon lui, cette situation « d’instabilité chronique des institutions », est à n’en point douter, « l’une des causes fondamentales du retard de la RCA sur le plan économique et social ». Comme en témoignent les violences qui endeuillent le pays.
« Depuis 2012, la RCA est plus que jamais en danger et nous avions l’obligation de la sauver des velléités sécessionnistes et des menaces d’explosion de la société », a précisé le Chef de l’Etat.
Le 1er décembre 1958, l’ancien Oubangui-Chari a officiellement pris le nom de République Centrafricaine.