Le langage des armes a encore repris ce dimanche après-midi à Ippy, située à 113 kilomètres de Bambari sur la route de Bria. Les éléments de l’UPC d’Ali Darassa et ceux du FPRC d’Abdoulaye Hissène se sont affrontés aux Antibalaka de Gaétan. Selon un bilan provisoire non officiel mais de source crédible, une dizaine de personnes aurait été tuée dans les combats.
« Dimanche à 14h 30, il y a eu malentendu entre la coalition Peulhs-Tchadiens et les Auto-défenses qui étaient dans leur base. Des coups de feu ont retenti jusqu’au centre ville. Toute la population a regagné le site de l’église catholique », a expliqué un habitant dont le domicile se situe à 200 mètres du lieu des affrontements. Cette source a ajouté « qu’il y a eu six morts et des blessés par balle ». Toujours selon le témoin, la coalition a « incendié une maison où se sont cachées des personnes » à 300 mètres de l’église catholique.
La découverte d’une arme de guerre par les miliciens Antibalaka a été le déclencheur. Le détenteur, un sujet Peulh, a été aussitôt conduit à leur base. Une mission UPC et FPRC est intervenue pour le libérer. Du coup la situation a dégénéré et les tirs ont commencé.
« Ce lundi matin, la coalition Peulhs et Tchadiens a repris les armes et s’avance vers notre refuge », où se sont retranchés la plupart des habitants de la ville.
Une autre source jointe ce 4 décembre s’est plaint du laxisme de la force onusienne sensée protéger les civils. « Les casques bleus sont arrivés et ont observé quelques minutes avant de partir. (…) aucune action ne s’est faite pour sécuriser les déplacés », a-t-il souligné.
Informé, le député de Ippy Rufin Outéndé, s’est dit choqué de la situation sécuritaire dans sa circonscription. Il appelle les autorités et la communauté internationale à plus d’action estimant que la population est abandonnée à son triste sort.
« Je demande à la Minusca et au gouvernement de prendre leurs responsabilités en vue de garantir la sécurité ».
Rufin Outéndé lance un SOS : « je demande aux humanitaires de voler au secours de ces personnes en détresse ».
Contacté pour sa version des faits, la Minusca a promis de se prononcer ultérieurement. Les responsables de l’UPC et du FPRC mis en cause n’ont pas pu être joints par Radio Ndeke Luka.
Au mois d’octobre 2017, les groupes armés avaient signé à la mairie de Ippy un document pour cesser les hostilités et ouvrir la route Bambari-Bria. Deux mois après les données ont changé, on est de retour à la case de départ.