La ville de Kémbé a été vendredi 5 janvier 2018 le théâtre d’un violent affrontement armé. Des combats confirmés par la Minusca. Les combats, qui ont éclaté aux environs de 20 heures, ont duré toute la nuit. Ils ont opposé les combattants de l’UPC du général Ali Darassa aux membres du groupe d’auto-défense.
« Il y a eu des morts de part et d’autre », a indiqué Uwolowulakana Ikavi-Gbetanou, porte-parole intérimaire de la Mission onusienne en République Centrafricaine, sans donner de chiffres précis.
Mentionnant que « les casques bleus sont à une vingtaine de kilomètres de Kémbé », Mme Uwolowulakana Ikavi-Gbetanou a assuré qu’une « patrouille a été automatiquement dépêchée sur les lieux pour sécuriser les civils » précisant que « la situation sur le terrain est sous contrôle ».
Selon un bilan non encore officiel donné par Souleymane Daouda, porte-parole de l’UPC, une quinzaine de personnes auraient tuées et plus de mille habitations incendiées.
Alindao, situation sécuritaire tendue selon l’évêque du diocèse
Monseigneur Cyr-Nestor Yapaupa s’est inquiété samedi 6 janvier 2018 face aux tueries dans les localités périphériques d’Alindao depuis quelques semaines. Des affrontements récurrents sont signalés entre groupes armés rivaux.
« La situation sécuritaire reste encore très catastrophique. Il y a la présence des groupes armés, Séléka UPC et Antibalaka, dans presque toute la Basse Kotto. Ces hommes armés règnent en chef de terre et font ce qu’ils veulent », a indiqué l’évêque. Selon le prélat, l’église catholique a accueilli à ce jour « plus de 21.000 déplacés qui ne peuvent plus rentrer chez eux », craignant une éventuelle reprise des hostilités.
La même source s’est indignée des massacres qui prennent une dimension inquiétante dans plusieurs localités environnantes de la ville d’Alindao. « Il y avait eu des tueries dans la commune de Yambélé. Sur l’axe Bambari, beaucoup de villages ont été brûlés », a précisé Monseigneur Cyr-Nestor Yapaupa.
La préfecture a sombré dans la violence, il y a environ sept mois. Aucune action concrète d’envergure n’a été engagée pour ramener la sécurité et la paix dans cette partie du pays. « Depuis le 8 mai, lorsque le conflit a commencé dans la Basse Kotto et précisément à Alindao, nous n’avons pas cessé de demander au gouvernement de faire quelque chose. Jusqu’à ce jour, rien n’a été fait », a relevé l’évêque.
Il a regretté que les casques bleus basés dans la région ne fassent pas assez pour imposer la paix et la sécurité comme le prévoit le mandat de la Minusca. « A Mobaye, il y a la présence du contingent mauritanien qui ne foute presque rien et qui est parfois de mèche avec les groupes armés », a fait savoir l’évêque du diocèse d’Alindao.
Les habitants de la ville et des environs se disent aujourd’hui abandonnés à leur triste sort et s’interrogent : « la Basse-Kotto ne fait-elle pas partie de la République Centrafricaine ? »