A la 2e journée des audiences de la Cour criminelle de Bangui, un seul dossier a été inscrit au rôle : l’assassinat du magistrat Modeste Martineau Bria. La peine de travaux forcés à perpétuité a été prononcée par « contumace » contre les deux présumés auteurs de ce forfait odieux à savoir Malam Oumar alias Oumar Saïd et Bienvenu Junior Mbolowane, actuellement en cavale.
Ce mardi 9 janvier, la salle d’audience de la Cour de cassation était remplie à trois quart. Dans leurs plaidoiries, les sept avocats de la partie civile ont unanimement exigé le versement de « 500 millions de francs CFA de dommages et intérêts à la famille du magistrat ». Certaines organisations de défense des droits de l’homme, notamment l’Organisation centrafricaine des droits de l’homme (OCDH), la Ligue centrafricaine des droits de l’homme (LCDH) et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) ont réclamé « un franc symbolique » pour les trois personnes froidement abattues par des Séléka au domicile du magistrat Modeste Martineau Bria quelques heures après sa mort. Elles avaient été accusées par leurs bourreaux d’être les auteurs de l’assassinat.
Le ministère public, représenté par le Procureur général, Eric Didier Tambo, a requis une peine à perpétuité. Les jurys, après délibération, ont prononcé une peine de travaux forcés à perpétuité à l’encontre de Malam Oumar alias Oumar Saïd et Bienvenu Junior Mbolowane. A titre de dommages et intérêts, ils doivent « 250 millions de francs CFA aux parents de la victime ».
Dans une interview au sortir de l’audience, Maître Mathias Barthélémy Morouba, avocat de la partie civile, a déclaré que « la Cour n’a pris en compte qu’une partie de leurs revendications ». Le collectif des sept entend se « pouvoir en cassation ». Ces défenseurs ont estimé qu’un mandat d’arrêt soit décerné afin que Malam Oumar alias Oumar Saïd et Bienvenu Junior Mbolowane soient recherchés et condamnés.
Le magistrat Modeste Martineau Bria avait été tué le 16 novembre 2013 sous le règne de la Séléka, très active en cette période, dans la capitale centrafricaine. 5 ans après l’acte, le droit a été dit.
Hier, à l’ouverture de cette session, Rodrigue Ngaïbona alias Général Andjilo de la milice Antibalaka, a été présenté à la barre. Six chefs d’accusations ont pesé contre lui : assassinat, détention illégale d’armes de guerre, association de malfaiteurs et vol à main armée. L’audience a été suspendue à la demande de son conseil pour être renvoyée à jeudi 11 janvier.