Suspendu lundi à la demande de la défense de l’accusé après un débat houleux entre le Procureur général de la Cour d’Appel et la défense du général Andjilo, le procès de Rodrigue Ngaïbona a été repris ce vendredi 12 janvier à Bangui. Aucune décision n’est tombée pour l’instant.
Et pourtant, le procès du général Andjilo défraie la chronique à Bangui et en province. Dans les débits de boissons, les lieux de jouissance et les lieux publics, tout le monde en parle. Seulement, depuis lundi, le présumé coupable a rejeté tous les faits qui lui sont reprochés. Six chefs d’accusation pèsent contre lui : des faits d’assassinats, d’association de malfaiteurs, de vols aggravés, de recels de vols, de séquestrations et de détention illégale d’arme de guerre.
De lundi à vendredi, et sur le premier chef d’accusation relatif à l’assassinat, le présumé Rodrigue Ngaïbona a nié les charges formulées à son endroit. Répondant au président de la Cour sur les questions touchant l’intérêt de la nation, il a indiqué que « si des étrangers entrent chez vous et maltraitent enfants, femmes et vieillards, allez-vous laisser faire ? ». Une interrogation qui a suscité l’applaudissement des personnes présentes à l’audience. Le président de la Cour a ordonné ipso facto aux forces de l’ordre d’éloigner l’assistance massée devant la Cour de cassation.
Face à l’accusation du Ministère public concernant le meurtre du gendarme de 2e classe, Malékara et les témoignages des parents de la victime, la défense de l’accusé a parlé de « tirs à boulet rouge » contre son client. Une manière de réfuter l’argumentaire du parquet général.
Accusée de meurtre, Berthe Yatilingou jugée à 20 ans de travaux forcés
Agée de 50 ans et membre de la milice Antibalaka, la présumée a été condamnée à 20 ans de travaux forcés au troisième jour de la session criminelle. Elle a été reconnue coupable du meurtre de deux femmes, Suzanne et Agnès, accusées de sorcellerie en 2014 au village Awatché à 25 Km de Bambari dans la Ouaka.
Berthe Yatilingou devra verser 3 millions 500 mille francs CFA de dommages et intérêts aux parents des victimes et une amande de 5 millions de francs CFA à l’Etat.
Les débats, ouverts aux environs de 11 heures, ont été houleux entre le Ministère public représenté par Eric Didier Tambo et l’avocat de la défense, Maître Etienne Malékoudou. Pour la défense de l’accusé, le Procureur général n’a fait que tirer sur son client
« C’est à tord que ma cliente a été condamnée à 20 ans de travaux forcés. On lui demande également de verser 3 millions qui ne sont pas justifiés », a regretté Maître Etienne Malékoudou, mettant en exergue l’absence de preuves concrètes du parquet général. La défense a estimé que « le Ministère public n’a pas du tout fait son travail ».
Selon Maître Malékoudou « quatre mandats d’amené » avaient été émis et « n’ont pas prospéré ». Car devant la barre, « il n’y a que les témoins de la partie civile qui ont été entendus » précisant « que ce sont les enfants des victimes qui sont venus témoigner ». L’avocat se dit frustré que « la Cour a suivi le réquisitoire du ministère public » et a promis se « pourvoir en cassation » d’ici trois jours.
La première condamnation était tombée mardi dernier contre Oumar Saïd et Junior Mboliwane reconnus coupables de l’assassinat du magistrat Modeste Martineau Bria en 2013. Jugés par contumace, ils écopent des travaux forcés à perpétuité et d’une amende de 250 millions de F CFA à verser à la famille du magistrat et un franc symbolique aux organisations des Droits de l’Homme.
Satisfait en partie, Mathias Barthélémy Morouba, l’un des avocats de la partie civile a promis se pourvoir en cassation.