Le verdict est finalement tombé ce lundi 22 janvier après quinze jours de procès. Général Andjilo est condamné à purger une peine de travaux forcés à perpétuité. En réparation aux neuf victimes, l’inculpé devra verser plus de 130 millions de francs CFA. Le délibéré du procès de Rodrigue Ngaïbona s’est déroulé à hui-clos à la Cour d’Appel de Bangui. La défense dispose de trois jours à compter de ce lundi pour se pourvoir en cassation.
L’ambiance a été morose devant la salle d’audience. Les forces de sécurité intérieure et internationale ont évacué tout le monde à l’exception des avocats et des professionnels des médias. D’entrée de jeu ce lundi 22 janvier, le président de la Cour, le magistrat Alfred Rock Ngoumbré, a donné la parole à l’accusé Rodrigue Ngaïbona pour son intervention finale.
Dans un message de plus de 10 minutes, Général Andjilo a réaffirmé à la barre que toutes ses préoccupations étaient prises en compte par ses avocats dans leurs plaidoiries. Rodrigue Ngaïbona a mentionné qu’il avait pris les armes pour sauver la République centrafricaine de la situation catastrophique de 2013. Seulement, il a regretté avoir été traduit en justice. « Le peuple était avec moi dans ce combat de résistance et de libération« , a-t-il fait savoir devant le jury. L’ancien chef Antibalaka « a remercié » tous ses compagnons de lutte avant de remettre son sort entre les mains de Dieu et des juges.
Le Procureur général, Eric Didier Tambo, a requis mardi dernier « la peine de travaux forcés à perpétuité » contre Général Andjilo. La partie civile a demandé des centaines de millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts. Après deux journées de plaidoirie, la défense de l’accusé Andjilo, constituée de deux avocats, Maîtres Jean-Pierre Madoukou et Didier Gonenzapa, a plaidé non coupable.
Rodrigue Ngaïbona alias Général Andjilo avait été amené à la barre de la Cour d’Appel le 8 janvier 2018 à l’ouverture de la session criminelle. Il a été retenu contre lui les faits d’assassinats, de détention illégale d’arme et de munitions de guerre, d’association de malfaiteurs, de vols à main armée et de séquestration.