Le ministre de la Justice Flavien Mbata, ministre résident de la préfecture de la Lobaye, son homologue Jean Christophe Nguinza du Travail et l’un des fils de feu ex-empereur Bokassa 1er, Jean Bedel Ngbondoulou Bokassa, venu de la Suisse, se sont retrouvés comme par hasard à Béréngo (50 km de Bangui route de Mbaïki) avec le ministre de l’Administration du Territoire Jean Serge Bokassa, représentant la famille.
L’objectif de la mission des ministres Flavien Mbata et Jean Christophe Nguinza a été de faire adhérer la communauté à ce projet de restructuration de l’armée nationale à Béréngo, l’ancienne Cour impériale. La sensibilisation a été menée de bout en bout par le ministre Mbata.
« Il était important que je vienne réunir les notables, les autorités locales pour leur faire savoir la vision du Gouvernement et son intérêt dans ce projet« , a expliqué le membre du gouvernement ajoutant que Béréngo a été choisi « par rapport au symbole« .
La population a utilisé des mots forts inscrits sur des banderoles pour traduire son sentiment par rapport à la présence des militaires russes sur le sol de leurs aïeux. Patrice Mokamagbinon, secrétaire général à la mairie de Pissa s’est félicité de cette initiative.
« A l’époque de l’ex-empereur Bokassa 1er, les Russes fréquentaient Béréngo. Aujourd’hui, ça me réjouit d’entendre qu’ils sont revenus, c’est un plus pour la commune de Pissa et la Cour impériale de Béréngo« .
C’est un autre son de cloche du côté de Jean Serge Bokassa membre de la famille. Il a marqué son étonnement face au choix de son frère cadet depuis la Suisse par le gouvernement, alors que la famille Bokassa avait déjà donné son accord et était favorable à ce projet d’installation de l’armée russe. « La vérité s’impose d’elle-même. Aujourd’hui, ils ont organisé dans mon dos mais je suis arrivé comme un cheveux dans la soupe. A mon grand étonnement, le préfet, le sous-préfet, le maire, les chefs, les notables sont informés, et moi qui suis à la tête de cette chaîne administrative, je ne suis pas informé« , s’est-il inquiété en présence de ces deux collaborateurs.
« Pour quelles rasions ? Quelles sont les intentions de ceux qui ont orchestré cela ?« , s’est-il questionné sous l’effet de la colère souhaitant que ceux-ci « disent » quelque chose et « s’expliquent« .
En décembre 2017, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé la Russie à équiper et à former les Forces armées centrafricaines. L’ancienne cour impériale de Béréngo a été choisie pour la mise en œuvre de ce projet.