La Mission de l’ONU en République Centrafricaine (Minusca) s’est montrée ferme mercredi 7 février face aux agitations du général ex-Séléka dénommé Ahmat Bahar et son groupe, le Mouvement National pour la Libération de Centrafrique (MNLC).
Début février, la force de l’ONU a lancé un ultimatum au général Bahar et ses éléments de quitter sans condition les localités sous leur contrôle dans la Sous-préfecture de Ngaoundaye dans l’Ouham Péndé (Nord-ouest). Ultimatum intervenu après une lettre du MNLC aux autorités locales de Mboum, Kouhone et autres, demandant aux parents d’élèves de verser une somme de 2500 F Cfa par élève, sous peine de prendre en otage des enfants dans les écoles.
Confronté à une sommation de la Minusca et des autorités de Bangui, le MNLC en perte de vitesse dans l’Ouham Péndé, conditionne son retrait à l’intégration du programme national de désarmement-démobilisation-réinsertion et rapatriement, DDRR.
Pour la Minusca, « aucun groupe armé ne doit conditionner quoi que ce soit. Si on regarde leur parcours, ils sont tous impliqués dans les violences qui ont causé beaucoup de perte en vies humaines« , a souligné Vladimir Monteiro, son porte-parole, précisant par ailleurs que « le gouvernement est très claire, il y a 14 groupes armés qui sont déjà engagés dans le processus DDR« .
Pour M. Monteiro, « aucun groupe armé ne peut faire du chantage pour exiger son intégration dans le processus« , car dit-il, « ce serait ouvrir la porte à une multiplication de groupes armés« .
Entretemps, la mission de l’ONU propose d’autres portes de sortie à M. Bahar et à sa horde, « le DDR ne doit pas servir de moyens qui permettraient à tout nouveau groupe pour pouvoir revendiquer quoi que ce soit. S’il y a une solution, elle se fera dans le cadre d’autres initiatives : il y a le dialogue, il y a le projet de réduction de violences communautaires » a indiqué Vladimir Monteiro.
Depuis plusieurs semaines, les éléments armés du MNLC dictent leurs lois aux populations des localités encore sous leur contrôle. Menaces, tortures, rackets, incendies de maisons et assassinat font le quotidien des civils.
Fin décembre et début janvier, des affrontements, opposant les combattants de Révolution Justice (RJ) à ceux du MNLC du général Bahar, ont fait près de 200 morts, selon de diverses sources et plus de 2000 maisons et greniers incendiés.