La population de Bria dans la Haute-Kotto interpelle les autorités centrafricaines sur la persistance de l’insécurité dans la localité. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités afin d’imposer la paix dans toute la préfecture », demandent certains centrafricains de Bria interrogés par RNL. Les groupes armés ex-seleka notamment tchadiens et antibalaka règnent dans la ville et réduisent les marges de manœuvre des populations.
« On a pris fuite à cause des tchadiens qui ont envahi notre village » déclare Édouard, cet habitant du village Balibi à 35 Km qui a fui pour trouver refuge au centre Bria.
Selon cet habitant, ces » tchadiens sont sans pitié et ne pardonnent personne. Ils tuent les hommes, les femmes et même les enfants ». L’exemple le plus frappant, indique Edouard, c’est celui de l’assassinat de masse qui avait eu lieu au bord d’une rivière de la localité.
« Ils ont réuni plusieurs personnes au bord de la rivière Bongou et leur ont tiré dessus, il y a eu au moins une quinzaine de personnes tuées », a-t-il indiqué.
Dans cette ville du Centre-est de la République Centrafricaine considérée comme une véritable far-west, trois personnes sur cinq possèdent une arme pour parer à toute éventualité. Difficile de se faire confiance car même la gendarmerie, la police et le tribunal ne fonctionnent pas. Conséquence, les activités pédagogiques sont paralysées dans la région. Une situation qui frise la détresse poussant ainsi ce compatriote à interpeller au plus haut niveau, le Chef de l’Etat.
« Le Président de la République croit que nous vivons ici en paix alors que nous sommes dans une situation d’insécurité », martèle Édouard qui attend une réaction des autorités centrafricaines pour « imposer la paix dans la région ».
Outre les violences attribuées aux éléments tchadiens, le calvaire des centrafricains de Bria s’étend aussi au plus grand site des déplacés du Pk3, juxtaposé à la base de la Minusca où règnent les antibalaka.
Ceux-ci, selon les informations recueillies par RNL ont imposé un couvre-feu interdisant aux déplacés dudit site de circuler au-delà de 19h.
» A tout moment de la nuit, les antibalaka ont la possibilité de commettre des forfaits sur les gens », déplore Dieudonné Arsène tout en indiquant que les éléments de la Minusca sont « constamment au bord de la route ».
Aussi déplorable qu’elle soit, cette situation témoigne de l’absence de l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays abandonnée aux groupes armés qui y sévissent en toute impunité.