Le procès de l’ancien ministre de la jeunesse et des sports Abdoulaye Hissene ainsi que 15 autres membres du Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), s’est ouvert ce 16 février à Bangui. Aussitôt ouvert, aussitôt suspendu à la demande de Me Giraud Paterne Athanase Nelo Thanga qui estime que « la procédure judiciaire avant le procès n’était pas bien menée », faisant ainsi référence aux « enquêtes de moralité des accusés » qui, selon lui, n’aurait pas été faite.
Encore en cavale, l’accusé Abdoulaye Hissene qui sera jugé par « contumace » est poursuivis pour « association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et munitions de guerre, atteinte à la sureté intérieure de l’état et rébellion ».
Pour ce procès qui concerne 15 accusés, la Cour a décidé de libérer trois d’entre eux arguant que » les charges qui pesaient contre eux ont abouti à un non lieu ».
Qui est Abdoulaye Hissène ?
Ancien ministre en charge de la jeunesse et des sports, Abdoulaye Hissène est à ce jour le Coordonnateur militaire du FPRC, mouvement rebelle dirigé par Nouredine Adam. Fin septembre 2015, il était impliqué dans les violences qui ont fait « 77 morts et plus de 550 blessés à Bangui ». Ne voulant pas se rendre à la justice centrafricaine, Abdoulaye Hissène et plusieurs autres rebelles avaient fui Bangui à bord de véhicules lourdement armés.
« Nous avons connu des actes massifs de violation des droits de l’homme, lesquels ne sauraient rester impunis. Raison pour laquelle des enquêtes ont été ouvertes et que le nom d’Abdoulaye Hissène est apparu « , déclarait à l’époque le Procureur de la République Ghislain Grézenguet après cette évasion.
Sous sanction internationale notamment des Nations-Unies, des Etats-Unis et de la France, Abdoulaye Hissène, recherché par la justice Centrafricaine est également dans le viseur du Tchad. Ce pays avait annoncé au mois de juin 2017, le gel des avoirs du chef rebelle du FPRC et lui a interdit toute circulation sur son territoire.
Le pays de Idriss Déby Itno a également lancé un mandat d’arrêt international contre Abdoulaye Hissène lui reprochant « des trafics d’armes à partir du Tchad pour des visées déstabilisatrices contre le Centrafrique ».