Les députés de l’Ouham-Péndé se sont dits insatisfaits ce dimanche 18 février 2018 des opérations de déguerpissement des groupes armés autour de Paoua. La délégation parlementaire de cette préfecture en séjour dans la ville a jugé non probant le travail des casques bleus sur le terrain. Ils ont estimé que les soldats onusiens n’ont pas pu chasser les groupes armés aux environs de la ville, ce qui pose un réel problème pour le retour de la population dans les villages.
« Si nous travaillons sous tutelle, il va être difficile de sortir de cette crise » a fait remarqué Lucien Mbaïgoto, député de Paoua 1 joint au téléphone par RNL. L’élu de la nation a insisté sur l’implication véritable de l’armée nationale dans les opérations de sécurisation et démantèlement des bandes armées. « Si les éléments sont sur le terrain, ils peuvent faire le travail. Si on les contrôle et qu’ils n’ont pas leur autonomie, on ne sait pas comment ils vont défendre le territoire ». S’est indigné M. Mbaïgoto.
Aujourd’hui et face à la dégradation de la situation sécuritaire, « le message fort est de demander aux éléments de RJ et ex-Séléka qui ont pris les armes de les déposer le plus vite possible et que la communauté internationale prenne les dispositions qui s’imposent« , a insisté le député de Paoua 1.
Sur le terrain, la situation humanitaire dans le nord-ouest demeure précaire.
Ursula Mueller attendue à Paoua
La Sous-secrétaire générale aux Affaires Humanitaires et coordonnatrice adjointe des secours d’urgence est arrivée dimanche 18 février 2018 dans la capitale centrafricaine. Durant sa mission de cinq jours, l’onusienne va se rendre à Paoua dans l’Ouham-Péndé. Objectif : toucher du doigt les conséquences humanitaires dévastatrices de la violence et l’émergence de nouveaux foyers de tension à travers le pays.
Mme Mueller va profiter de sa tournée pour échanger sur des questions de protection et d’accès humanitaires avec les acteurs clés et faire un plaidoyer pour un soutien accru de la communauté internationale à la réponse humanitaire.
En Centrafrique, le nombre de personnes déplacées a presque doublé en un an selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires, OCHA. De 402 200 en janvier 2017, il est passé à 693 932 selon les données provisoires de la fin du mois de janvier 2018. L’ampleur des besoins a augmenté et atteint un niveau sans précédent depuis 2014.