110 personnes prises en otage samedi 17 févier 2018 au village Bémankoura par les ex-Séléka du général Mahamat Bahar ont été mises en liberté ce lundi 19 février après deux jours de captivité. L’acte s’est produit à 20 Km de Paoua sur la route de Béboura.
Elles étaient 111 personnes faites prisonnières. Les ravisseurs ont d’abord tué un des otages, un jeune homme, avant de relâcher les autres.
« Ce sont les ex-Séléka en débandade sur l’axe Béboura-Bémal qui ont pris en otage 111 villageois à Bémankoura. Un d’entre eux a été tué et les 110 libérés« , a expliqué Martin Ziguélé, chef de la délégation.
« Il y a une amélioration de la situation sécuritaire. Les ex-Séléka ne tiennent plus les positions ni les villages » a relevé le député Ziguélé. Pour lui, « le problème est de boucher la source c’est-à-dire la frontière avec le Tchad, complètement libre« , ajoutant que : « de Bémal jusqu’à Bémbélé à la frontière, il n’y a aucune force armée« .
La mission parlementaire des élus de la nation de la préfecture de l’Ouham-Péndé a mesuré l’importance pour les Forces armées centrafricaines (FACA) de sécuriser la frontière avec le Tchad voisin.
Le déplacement de Paoua a permis à Martin Ziguélé de plaider pour l’envoi immédiat « d’un détachement des FACA à Paoua » ainsi que le renforcement de « leur effectif pour la protection des quatre villages situés à la frontière avec le Tchad pour empêcher la circulation des personnes mal intentionnées« . Sans langue de bois, le député Ziguélé a indexé au passage « les rebelles, les coupeurs de route, les bandits de grand chemin » qui sèment la terreur sans oublier « les armes et munitions de guerre » qui prolifèrent dans la région.
Jadis modèle de cohésion sociale, la ville de Paoua et ses environs ont sombré dans d’étranges violences depuis fin décembre 2017. De nombreuses personnes ont perdu la vie, des maisons incendiées. Plus de 60.000 déplacés sont enregistrés dans la ville de Paoua centre.
Selon les données provisoires de la fin du mois de janvier 2018, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) a revu à la hausse le nombre des déplacés. Il est passé de 402.200 en janvier 2017 à 693.932. L’ampleur des besoins a augmenté et atteint un niveau sans précédent depuis 2014.
La Sous-secrétaire générale aux Affaires Humanitaires et coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Ursula Mueller, arrivée dimanche 18 février à Bangui est attendue à Paoua pour toucher du doigt la réalité de terrain.