La réponse humanitaire en République Centrafricaine est une urgence. Le Sous-Secrétaire aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence aux Nations Unies s’est rendue mardi 20 février 2018 à Paoua dans l’Ouham-Péndé. Ursula Mueller a personnellement identifié les problèmes humanitaires auxquels fait face la population depuis fin décembre 2017 après les violents affrontements entre groupes armés autour de Paoua. Plus de 100 morts ont été enregistrés et environ 65.000 déplacés dans la ville.
Au quartier de l’aérodrome où s’est rendu Radio Ndeke Luka, la situation est dramatique. Rien à manger pour les déplacés et les enfants paient le lourd tribu. Pleurs et grincements de dents. Insuffisance d’ombrage pour s’abriter du soleil de plomb. Pire, un nombre écrasant est blotti dans une petite habitation.
« Nous sommes ensemble. Les mamans dorment avec leurs enfants à l’intérieur et les hommes à l’extérieur. Depuis le 18 décembre 2017, j’ai enregistré 4 cas de décès parmi lesquels une vieille femme de 67 ans et une fille« , a raconté Jean-Paul Mbainabet, le chef dudit quartier qui a accueilli sous son toit 91 déplacés.
Face à cette contrainte vitale les quelques 65.000 déplacés de Paoua ne supportent plus. Ils souhaitent retourner dans leur village respectif. « Les enfants ne trouvent pas à manger. les femmes tombent malades. Nous voulons rentrer au village pour cultiver comme par le passé« , a fait savoir Brice qui se dit dépassé par les évènements. « On nous dit que les soldats onusiens sont venus nous protéger, mais ils ne font que regarder les Séléka faire« , a-t-il déploré.
Le Sous-secrétaire général aux affaires humanitaires, Ursula Mueller regrette l’insuffisance de l’aide humanitaire et l’absence de sécurité. Pour l’onusienne « il y a de nombreux acteurs : le PAM, l’OIM, OCHA et plein d’autres qui sont sur le terrain pour fournir une assistance humanitaire. Malheureusement, l’aide est insuffisante et il faut des financements pour augmenter cela« .
Jusqu’aujourd’hui, la population réclame une garantie pour lui faciliter le retour à domicile. « Il faut deuxièmement de la sécurité pour permettre aux populations de rentrer chez elle« , a relevé Ursula Mueller.
Les Forces armées centrafricaines récemment déployées aux côtés des casques bleus à Paoua, ne vont pas au-delà de 10 Km en vue de chasser les groupes armés qui continuent d’occuper les villages.